Le président de France Bois Forêt Laurent Denormandie s’inquiète des conséquences de la pluviométrie exceptionnelle de ces dernier mois sur les approvisionnements en bois. Une difficulté conjoncturelle qui, selon lui, doit rappeler aux pouvoirs publics l’intérêt d’une politique nationale sur le long terme.
« Entre 15 et 20 % du bois coupé ne peut être débardé suite aux pluies exceptionnelles que la France a subies ces derniers mois, perturbant davantage les approvisionnements dans le marché du bois » estime Laurent Denormandie.
Une situation conjoncturelle à laquelle les marchés du bois font de plus en plus souvent face, et qui rappelle la complexité à approvisionner le marché de l’industrie du bois. La demande en bois augmente chaque année, pour des usages dans la construction, comme dans les filières énergétiques.
« Durable, ce matériau est de plus en plus prisé », constate Luc Charmasson, président de France Bois Industries Entreprises. La France dispose largement de la ressource pour répondre à cette augmentation de la demande, mais il faut désormais s’organiser pour sortir plus régulièrement le bois de la forêt ».
Pour cela, un Plan national d’action pour l’avenir des industries de transformation du bois a été signé par les ministres de l’Agriculture, du Redressement productif, et du Logement et de l’Egalité des territoires le 17 octobre dernier.
Ce plan officie notamment la nécessité de mettre en place un fonds stratégique pour la filière Forêt-Bois, qui vise à développer et encourager la valorisation de la ressource forestière. Dans la lignée des orientations publiques affichées, la création du fonds stratégique a été inscrite dans la loi d’Avenir agricole et la loi de Finances.
Aujourd’hui, l’enjeu est d’alimenter ce fonds. « Les services rendus par la forêt française sont d’intérêt général. L’Etat doit donc contribuer au fonds pour assurer le renouvellement de la forêt française et l’alimenter à hauteur de 150 millions d’euros.
De la même manière, les chefs d’entreprises investissent dans leur outil de travail chaque année pour transformer le bois » explique Laurent Denormandie. Par exemple, les exploitants, scieurs et raboteurs investissent en moyenne 300 à 350 millions d'euros par an selon les années ».
En attendant la mise en œuvre de ce soutien accompagné d’actions incitatives, les filières du bois d’œuvre, du bois industrie et du bois énergie sont soumises à ces aléas tout autant que les propriétaires forestiers, qui voient leur bois rester sur pied.
« La météo capricieuse de ces derniers mois révèle de nouveau la fragilité de la filière si aucun soutien financier n’est apporté. Et demain, nous pourrions faire face à une crise structurelle alors que nous disposons d’un potentiel de développement sans commune mesure » s’inquiète Luc Charmasson.