Ce bâtiment industriel, long de 630 mètres en bordure du périphérique parisien, a été acquis en 2006 par une société détenue à 50% par la Caisse des dépôts (CDC), à 30% par Icade et à 20% par la Semavip, l'une des principales sociétés d'économie mixte d'aménagement de la Ville de Paris.
Ces trois partenaires y mènent à bien conjointement un projet exceptionnel de transformation au terme duquel seront livrés, fin 2015, quelque 167.000 m2 d'espaces mixtes, comprenant logements (environ 1.100), bureaux, commerces, activités et équipements, dans le XIXe arrondissement de la capitale.
Or la complexité de ce chantier d'envergure et les difficultés rencontrées depuis son lancement ont entraîné un surcoût de 103 millions d'euros, chiffré en décembre 2012 par un rapport d'experts indépendant, selon la CDC et sa filiale foncière Icade. La CDC, Icade et la Semavip devraient ainsi remettre au pot à hauteur de leur quote-part dans le projet.
Pour la Ville de Paris, actionnaire majoritaire de la Semavip, "ce surcoût de 10% pour un investissement de 1 milliard d'euros reste acceptable pour une opération de réhabilitation de cette ampleur et de cette complexité". Ce projet est en effet "sans précédent par sa taille et son parti-pris de faire la ville sur la ville, dans une logique ambitieuse de préservation patrimoniale et de développement durable", fait valoir la même source.
Il s'agit là d'un "surcoût et pas d'un dérapage", a précisé de son côté la CDC, et celui-ci est lié à trois raisons principales. Tout d'abord, les sols se sont avérés pollués par de l'amiante et du cyanure, un problème qui n'avait pas été détecté à l'achat du terrain. En outre, ce projet très innovant implique de "faire naître une ville sur un entrepôt, qu'il a fallu couper en deux et solidifier", a précisé la CDC.
Enfin, une ligne de tramway doit traverser le bâtiment coupé en deux. ,Et certaines hypothèses de conception ont été remises en cause par le bureau de contrôle, qui intervient pour assurer la couverture de la construction par les assurances.
Un premier dépassement de budget de 25 millions d'euros avait été constaté en 2009, dans une conjoncture immobilière dégradée, a encore précisé Icade.Ces problèmes ne devraient toutefois pas retarder la livraison du projet, prévue en fin d'année prochaine, selon Icade.