Lors de l'assemblée générale, Bruno Lafont PDG de Lafarge a détaillé les modalités de l'offre publique d'échange qui sera lancée par son concurrent suisse, au taux d'une action Holcim pour une action Lafarge, dès que les autorités de la concurrence auront donné leur feu vert à cette fusion annoncée début avril et qui devrait donner naissance au géant mondial du béton dans une année.
"Pour que cette opération entre égaux se fasse, il faut d'abord que les actionnaires d'Holcim décident d'augmenter le capital pour créer suffisamment d'actions pour pouvoir les échanger avec les actionnaires de Lafarge", a expliqué le PDG français, soulignant que cette opération a besoin du soutien des deux tiers des actionnaires suisses.
"A ce moment-là, Holcim fera son offre publique d'échange et les actionnaires de Lafarge seront invités à échanger une action Lafarge contre une action Holcim", a expliqué M. Lafont qui a été bombardé de questions principalement par des actionnaires individuels. Si 67% du capital de Lafarge est échangé, l'opération sera acceptée et le géant Lafarge/Holcim verra le jour.
Pour les actionnaires qui n'auraient pas donné leur accord, il restera alors deux solutions. Si plus de 95% des actions sont échangées, une offre publique de retrait sera lancée et la cotation de Lafarge disparaîtra totalement, a expliqué le PDG. En revanche, si ce seuil n'est pas atteint, "une société Lafarge continuera d'être cotée avec une société LafargeHolcim au-dessus", a précisé M. Lafont, tout en précisant qu'il "travaillait sur une hypothèse supérieure à 95%".
Avant l'opération, les actionnaires n'auront pas l'occasion de voter formellement sur le projet de fusion. "En pratique, chaque actionnaire de Lafarge sera libre de décider s'il souhaite adhérer à ce projet en échangeant ou non son titre", a expliqué le PDG.
Certains actionnaires individuels se sont déclarés contrariés par ce projet, notamment les titulaires de Plan d'épargne en actions (PEA). "Nous savons ce que nous allons perdre, mais pas ce que nous allons gagner", est intervenu l'un d'entre eux lors de l'assemblée générale. A ces remarques, M. Lafont a systématiquement répondu que cette fusion était "une fantastique opportunité de création de valeur pour les actionnaires de Lafarge".
Les deux groupes souhaitent boucler leur fusion au second semestre de l'année prochaine après une importante cession d'actifs afin d'éviter des situations de monopole et obtenir le feu vert des autorités de la concurrence.