Interrogé par les Echos, Manuels Valls dit comprendre « l’inquiétude, l’angoisse, l’exaspération parfois, de beaucoup d’entrepreneurs, qui créent la richesse et l’emploi et dont les carnets de commandes sont insuffisants et incertains ».
Le premier ministre reconnaît en effet que le principal motif d’exaspération vient du compte pénibilité… et se dit prêt à écouter les partenaires qui menacent par ailleurs de boycotter la conférence sociale du gouvernement.
" Il y a en effet une focalisation sur ce sujet et je ne veux pas qu’il cristallise les tensions. Je vais demander à François Rebsamen et à Marisol Touraine de reprendre les projets de décret pour aller plus loin dans la simplification et la sécurisation du dispositif ", indique le premier ministre.
" L’année 2015 sera une année de montée en charge progressive : les facteurs de pénibilité les plus simples à mesurer seront pris en compte, et moins d’un million de salariés seront concernés. Cela facilitera une mise en œuvre plus souple dans des secteurs tels que le bâtiment" poursuit-il
"L’objectif est d’aboutir à une généralisation en 2016, dans les meilleures conditions. De même, nous allons compléter la législation sur le temps partiel, afin d’écarter tout risque juridique quand des contrats de moins de 24 heures par semaine sont établis avec l’accord individuel du salarié " conclut Manuels Valls sur cette question.
Du côté des organisations professionnelles, Jacques Chanut, Président de la FFB, « salue la prise de conscience du Premier Ministre suite aux arguments pragmatiques et concrets de la Fédération…Dans la nouvelle concertation qui s’ouvre, la FFB ne baissera pas la garde et cherchera tous les moyens pour sécuriser les entreprises !”
Concernant l’apprentissage, le premier ministre reconnaît également l’existence d’un blocage à surmonter pour parvenir à l’objectif fixé par le président de la république des 500 000 jeunes. Toutes les contraintes qui nuisent au développement de l’apprentissage vont être étudiées lors de la conférence sociale. S’il faut réexaminer les dispositifs d’aide et lever des freins, nous le ferons. Mais, là encore, à condition que les entreprises s’engagent sur des objectifs chiffrés…