Pourquoi ventiler avec des accessoires spécifiques la sous-face des couvertures en petits éléments (tuiles, ardoises) ou en métal ? Une seule réponse : assurer la pérennité de la toiture et de son support, et supprimer les effets néfastes de l’humidité résiduelle et de la condensation.
De fait, cette nécessité est apparue avec l’aménagement des combles, l’isolation de plus en plus importante des versants de toiture et la mise en place systématique d’écrans de sous-toitures qui ne sont pas toujours perméables à la vapeur d’eau.
Auparavant, les charpentes étaient laissées à l’air libre et la ventilation en sous-face des éléments de couverture, par des accessoires, ne se justifiait pas. D’ailleurs elle ne se justifie toujours pas dans le cas d’une isolation disposée en plancher dans les combles.
C’est donc pour répondre à un nouveau besoin que les industriels du secteur ont développé depuis une bonne quinzaine d’années une offre dédiée. A disposition, closoirs ventilés pour faîtières et arêtiers, chatières, égouts ventilés…
Des produits qui, s’ils sont mis en œuvre correctement, assurent une ventilation en continu de l’ensemble de la sous-face des couvertures. Pour autant, ils ne font pas l’unanimité, certains jugent qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter ces accessoires, la couverture étant déjà perméable à l’air en raison des ouvertures formées par les liteaux et les emboîtement des tuiles.
Tout cela ne serait que du marketing. Le DTU, lui, a tranché : « Les jeux entre les tuiles ne permettant pas la ventilation nécessaire, celle-ci doit être assurée par une entrée d’air en partie basse et une sortie d’air en partie haute de la couverture, au moyen de systèmes de ventilation linéaires en faîtage et en égout, ou au moyen de tuiles de ventilation (chatières ou autres) disposées en quinconce sur une ligne haute et une ligne basse ».
De fait, ces accessoires ont un réel succès auprès des couvreurs, d’autant qu’ils ont favorisé le développement de la pose dite “à sec”. La pose des tuiles faîtières, par exemple, a considérablement évolué et le mode de pose à sec ne présente quasiment que des avantages par rapport à celle, traditionnelle, par scellement, hormis peut-être sur le plan esthétique.
La pose d’un faîtage à sec avec un closoir ventilé est ainsi très rapide et cette technique assure tout à la fois étanchéité, tenue au vent et ventilation de la sous-face de toiture.
Si la nécessité d’ajouter des accessoires spécifiques à la ventilation naturelle des toitures en petits éléments fait débat, il est en revanche indispensable de ventiler les toitures métalliques, notamment celles en feuille de zinc.
La ventilation permet de créer, en sous-face de la couverture, une couche de patine qui protège le métal. Ici, la ventilation est obligatoirement réalisée en pied et en sommet de versant à l’aide d’espaces laissés libres entre les contre-lattes et d’ouvertures aménagées dans la faîtière.
Les sections totales des orifices de ventilation doivent être réparties pour une moitié en partie basse du (ou des) versant(s) et, pour l’autre moitié, au voisinage du faîtage.
(Source D.T.U. 40.21. et 40.211 art. 4.7)
A l’égout :
En faîtage :
©Koramic
Utilisés en pied de versant pour l’égout ventilé ou sur la totalité de la couverture pour les chatières, ces accessoires assurent une ventilation continue.
Les chatières et les bandes d’égout ventilées peuvent être mises en place l’une avec l’autre ou indépendamment. En général, les chatières viennent en appui d’une ventilation linéaire réalisée par un égout ventilé et par une faîtière ventilée.
Par exemple, au sommet lorsque le versant est limité par un arêtier, et/ou en bas lorsqu’il est limité par une noue. De même, si l’égout est ventilé et que la faîtière ne l’est pas, il est préférable de supprimer la ligne basse des chatières et de la reporter en partie haute, ce pour l’équilibre des flux d’air.
Inversement, la surface de ventilation est généralement suffisante pour supprimer la ligne haute des chatières si un faîtage ventilé est mis en place sans égout ventilé. Et dans l’éventualité où les chatières sont les seules à assurer la ventilation, celles-ci doivent être réparties par moitié, en partie basse des versants et haute au voisinage du faîtage.
Compter environ 15 chatières au mètre carré pour les toits en tuiles et 9 à 12 au mètre carré pour les toits en ardoises. A la pose, les chatières s’intègrent aux tuiles ou aux ardoises, dont elles sont une variante. La pose de l’égout ventilé (avec ou sans peigne) n’est pas complexe non plus, puisqu’il suffit de clouer ou de visser sur la lisse basse.
Intérêts :
flexibilité, ventilation continue, pose simplifiée.Limites :
calcul parfois complexe.
©Monier
Spécialement conçus pour assurer les sorties d’air au niveau du faîtage et des arêtiers, les closoirs ventilés ne s’envisagent qu’avec une pose à sec des tuiles faitières.
Les closoirs ventilés sont utilisés en faitière ou arêtier pour créer une ventilation linéaire entre la sous-face des tuiles et l’écran de sous-toiture, ils assurent la sortie d’air. Souples ou rigides, ils sont mis en œuvre juste avant la pose des tuiles faitières.
Ils disposent de chaque côté de bandes souples adhésives, leur permettant de s’adapter à tout type de tuiles, galbées ou non. La pose est effectuée après la mise en place de la lisse de rehausse. Cette lisse crée l’espace de ventilation.
Les closoirs souples sont déroulés sur cette lisse (en général un marquage facilite le déroulage), tandis que les closoirs rigides sont simplement posés. Souples ou rigides, ils sont agrafés, cloués ou vissés à mesure. La dernière étape de la mise en œuvre consiste à coller les bandes souples adhésives en les marouflant au profil de la tuile.
Les parties latérales du closoir doivent épouser parfaitement le galbe des tuiles. Pour celles fortement galbées, coller d’abord le haut des ondes puis le creux. Cette méthode permet d’assurer un collage efficace. Les tuiles faîtières viennent en recouvrement du closoir.
Intérêts :
ventilation continue, pose à sec.Limites :
risques de décollement avec le temps.
Source batirama.com / Stéphane Miget
Hello, Je suis également assez d'accord sur les conseils donnés dans cet article. Il est important de réfléchir au type de ventilation à appliquer pour ventiler sa couverture. Par contre, est-ce obligatoire ou conseillé ? Cela concerne un type de tuile particulier ? Je vais aller voir si je trouve des informations.
D'accord sur l'ensemble du document; mais il serait judicieux de regarder le modèle de tuile et sa capacité à laisser passer la neige poudreuse. Par exemple je suis en moyenne montagne (900 à 1100m d'alt) l’Oméga 10 laisse énormément passer la petite neige. Je pense dans ce cas que la chatière aggrave le problème. Il n'est pas nécessaire avec ce modèle de pratiquer une ventilation. Cela entraine un sur cout non justifié à mes yeux de charpentier couvreur de 57 ans.
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Bonjour vous indiquez "compter environ 15 chatières au mètre carré pour les toits en tuiles" N'y a t'il pas une erreur ?