"Nous allons notifier Bruxelles très bientôt", a affirmé le PDG à l'occasion d'une audience de la Commission économique de l'Assemblée nationale, consacrée à la fusion annoncée en avril entre les groupes français et suisses pour donner naissance au géant mondial du ciment.
Cette prochaine notification, qui devrait comprendre "un millier de pages", signifie que les deux groupes se sont mis d'accord sur les cessions d'actifs auxquelles ils vont procéder en Europe, afin d'obtenir le feu vert des autorités de la concurrence, a confirmé M. Lafont.
"Avec Holcim, nous considérons qu'à partir du moment où nous notifions, nous avons fini le travail et nous apportons une notification avec des propositions de remèdes", c'est-à-dire de mesures telles que des cessions qui permettront de respecter les règles de la concurrence, a précisé le PDG de Lafarge à la sortie de l'audience.
En juillet, les deux cimentiers ont publié une première liste de désinvestissements. En Europe, Lafarge annonçait ainsi son intention de céder ses activités en Allemagne et en Roumanie, alors qu'Holcim renonçait à la France, à l'exception du Haut-Rhin, et à la Hongrie.
Les deux groupes devaient encore se mettre d'accord sur les cessions dans des pays comme l'Espagne avant de déposer leur dossier à Bruxelles. Devant la commission parlementaire, M. Lafont s'est montré optimiste sur l'évolution du projet de fusion.
En fusionnant, les deux cimentiers donnent naissance à un colosse du béton qui pèsera 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avant cessions) et comptera 130.000 salariés. Les deux géants espèrent boucler l'opération au premier semestre 2015.