Une quarantaine de syndicalistes, casquettes orange de la CFDT Construction et Bois (FNCB-CFDT) vissées sur la tête, s'étaient rassemblés devant le siège de la Fédération française du bâtiment (FFB), où une sono crachait le bruit assourdissant de marteau-piqueurs.
Les militants, qui se sont versés du faux sang sur les mains, ont récité les prénoms des 496 employés du bâtiment décédés entre 2011 et 2013, selon eux, d'accidents du travail ou de maladies professionnelles.
Au micro, l'un d'entre eux a dénoncé "l'indifférence et le lobbying indécent" du patronat qui ont un prix, "le prix du sang". Sur des panneaux, on pouvait lire : "La CFDT ne veut plus fleurir les tombes des salariés du BTP!" ou encore "La manutention de charges lourdes, les vibrations mécaniques, les postures inconfortables, le bruit, le chaud, le froid... c'est dans le BTP ! ".
Cette énumération correspond aux facteurs de pénibilité dont les décrets d'application ont été repoussés d'une année, à janvier 2016, sous la pression du Medef et de la Fédération française du bâtiment (voir ici). L'ouverture d'un compte pénibilité permet aux salariés d'obtenir des points pour se former, travailler à temps partiel ou partir plus tôt à la retraite.