Challenger sur le marché de la chaux, derrière le leader Chaux de St Astier, Lafarge fait le pari de l’innovation en s’attaquant à un nouveau marché : celui des chaux grises formulées.
Alors que les « chaux blanches », nobles et haut de gamme, sont surtout utilisées, en couche de finition, les produits dits gris permettront de réaliser des sous-couches (gobetis et corps d’enduits) pour des opérations de rénovation du patrimoine. Moins coûteuses et faciles à utiliser, elles s’adaptent à de multiples applications en maçonnerie…
Elles peuvent être appliquées sur tout type de maçonnerie, dur ou tendre, pour des utilisations de mortiers, enduits, sans oublier les scellements de tuiles » résume Mathieu Salsi, chef de produit chez Lafarge.
Produit ancestral, la chaux revient en force sur le marché du patrimoine, devenu mature. « Un artisan sur dix utilise de la chaux et notre utilisateur est quelqu’un qui s’est spécifiquement formé sur ce marché » explique le responsable chez Lafarge
Et pour convaincre un maximum d’utilisateurs des atouts de ce nouveau produit, le fabricant a décidé de jouer la transparence la plus complète possible. A commencer par le sac d’emballage de 25 kg qui révèle la composition du produit : il s’agit d’une chaux formulée (HL) composée de 75 % de chaux naturelle pure, 15 % de ciment et d’agents d’onctuosité (dont un agent entraineur d’air).
L’ajout du ciment gris offre une résistance élevée (plus de 11 MPa à 28 jours) et une meilleure réactivité lors du séchage du produit (3 heures). L’entraîneur d’air a, quant à lui, pour fonction de faciliter le passage du produit dans les machines à projeter.
« Le vrai marché est celui de la machine à projeter, car les maçons les utilisent de plus en plus. Notre mission est donc de leur faciliter la vie » reprend Mathieu Salsi. Et, le pari semble être gagné. Testé en aveugle par plusieurs compagnons maçons, cette chaux a fait l’unanimité parmi ces derniers, qui l’ont jugée « plus pratique » et surtout plus onctueuse.
La chaux apporte un effet « crème fraiche » au mortier et le rend beaucoup plus facile à travailler et à appliquer, sans oublier une accroche plus facile sur le support. Dernier critère, son prix constituera un argument supplémentaire, puisque le tradibat 85 concurrence le ciment à maçonner, en termes de prix. De quoi, en faire un produit promis à un bel avenir…
Depuis 1833, Lafarge produit de la chaux hydraulique naturelle dans son usine en Ardèche.
Le groupe développe ses activités de chaufournier en rachetant l’usine de Cruas en 1958, date à laquelle cette dernière se consacre entièrement à la production de chaux hydraulique naturelle pour la construction.
Le groupe utilise le gisement de la carrière de Saint Victor qui a la particularité d’offrir une pierre calcaire blanche, exempte d’oxydes métalliques, conférant une grande blancheur et une juste proportion de calcaire et de silice (d’où une forte teneur en chaux libre).
150 000 à 200 000 tonnes de chaux hydraulique sont produites en France chaque année. Parmi les fabricants, notons Chaux de St Astier, Lafarge, Calcia, … Et environ 60 000 tonnes sont fabriquées dans l’usine de Cruas de Lafarge.
Ses atouts : le respect des bâtis anciens grâce à sa faible résistance mécanique et sa souplesse sur les supports, limitant les risques de fissure. Elle est également perméable à la vapeur d’eau et laisse les maçonneries respirer. Enfin, elle reste agréable à mettre en œuvre grâce à ses qualités d’onctuosité et de plasticité.