Le marché de la construction neuve coule. Celui de la maison à ossature bois se consume. «Les isolants bois subissent de plein fouet la baisse de ce secteur qui lui est naturel, d’autant qu’ils sont plus chers», confie Fabrice Mockers, directeur commercial chez Pavatex.
Du coup cet industriel, spécialisé dans les panneaux rigides en ITE, se réoriente. Car, pour l’instant, cet isolant bois perce surtout à l’intérieur, via des panneaux dits flex, qui représentent 80% du marché.
Chez Buitex aussi, on s’est tourné vers la rénovation pour les mêmes raisons?: «Nous regrettons d’ailleurs qu’il n’y ait pas plus d’incitations des pouvoirs publics, en marquant la différence entre isolants bio-sourcés ou non», informe son directeur commercial Loïc Geoffroy.
Car ces derniers, quand ils sont à base de fibres de bois, «suscitent l’intérêt», confie Dominica Lizarazu, directrice marketing chez Isover, sans pour autant réussir à s’imposer.
Pourtant dans un contexte de maison basse consommation, «il faut que nous puissions mettre en avant leur dimension durable», ajoute Fabrice Mockers. Si ces isolants bois sont certes moins bons «qu’une laine de verre d’un point de vue de la conductivité et de la résistance thermiques, ils sont plus performants en termes de confort d’été», souligne Loïc Geoffroy.
L’enjeu est donc de garantir ces performances pour attirer de nouveaux professionnels, «comme les plaquistes qui commencent à s’y intéresser». Résultat : les isolants bois s’affranchissent de leur seule image écolo.
«Ils sont entrés dans la certification Acermi, et des études sont menées au CSTB sur leur performance avec délivrance d’Avis technique».
Seul hic : cette démarche renchérit le prix d’un isolant déjà plus cher qu’une laine de verre. En outre, écolo ne signifie pas bio. «Il faut faire attention car les consommateurs attendent des choses tangibles. Or, certains isolants bois comprennent 10 à 15% de liant de type polyester», informe Dominica Lizarazu, quand d’autres points faibles restent à combattre.
Comme la découpe rendue difficile par sa densité, ou le dégagement de poussières. Le confort de pose, «c’est ce qui va faire la différence auprès des artisans», explique Loïc Geoffroy quand, chez Buitex, on couvre cet isolant bois d’un voile de confort, en le mariant au chanvre, pour pallier ces défauts.
Chez Isover on a pris le parti de l’associer à de la laine de verre. L’avenir des isolants fibres de bois passera-t-il par la mixité?? Il faudra attendre une relance de marché pour le confirmer.
Acermi, la certification de qualité des isolants thermiques est délivrée par l’Association pour la certification des matériaux isolants. Elle assure la fiabilité de la performance des produits grâce à des contrôles en usine et des essais en laboratoire.
Outre la résistance thermique R, la certification Acermi comprend en option la réaction au feu, les performances acoustiques, mécaniques, de stabilité dimensionnelle, de comportement à l’eau ou à la vapeur d’eau.
La résistance thermique exprimée en m2.K/W et la conductivité thermique λ caractérisée en W/m.K sont visibles sur l’étiquette Acermi du produit.
©Pavatex
©Steico
Pour que la masse de matière bio-sourcée d’un isolant bois soit prise en compte dans le cadre de l’attribution du label “bâtiment bio-sourcé” (article 6 de l’arrêté du 19 décembre 2012), trois conditions doivent être réunies :