«Le terme d’EPI reprend ce que l’on appelle les Equipements de Protection Individuels, ce sont tous les équipements qui vont servir de la tête aux pieds à protéger des risques résiduels un individu lorsqu’il n’y a pas d’autres solutions de protection disponible», amorce Thierry Moens, directeur commercial Capital Safety Products & Training.
Dans la grande famille des EPI, il existe trois catégories. La première est celle qui protège des risques simples tels que les charlottes qui permettent d’avoir une protection hygiénique sous un casque de chantier, la deuxième catégorie regroupe les vêtements avec les blousons, pantalons, combinaisons… et en catégorie 3, «vous retrouvez la partie de produits dans laquelle se trouve tout ce qui peut avoir une issue fatale, cette catégorie comprend la protection respiratoire, les systèmes anti-chute…», détaille le spécialiste.
Malheureusement, face à la situation morose du marché, les EPI subissent également la crise «avec de nombreux reports importants d’investissements», et ce malgré une tendance à l’innovation qui est pourtant relativement forte.
«De nouveaux critères sont émis et de nouveaux produits sortent de façon assez régulière afin de mieux protéger, aller au-delà des standards. Nous venons par exemple de sortir une gamme spécifique qui résiste à des bords tranchants», souligne Thierry Moens.
En effet, le ralentissement prolongé de l’activité économique finit par produire une décroissance du marché des EPI. Le doute et la morosité qui affectent l’économie finissent par avoir de regrettables conséquences sur les décisions d’équipement.
Le recul du BTP, le ralentissement de l’industrie manufacturière, l’endettement des collectivités et des pouvoirs publics…, ce contexte très défavorable conduit a retenir beaucoup d’investissements, alors même qu’il s’agit de secteurs qui ont généralement de forts besoins en équipements.
Faible croissance des EPI. Ainsi, le marché français des EPI a enregistré une croissance de 1,8% seulement en 2013 (contre + 2,8% l’année précédente) pour atteindre un CA de 23,4 milliards d’euros.
Il s’agit de la deuxième plus mauvaise performance de toute l’histoire de la profession après le score de 2009 (- 1%). La progression de 2013 se situe nettement en-dessous de la moyenne des dix dernières années, qui s’établit à 3,3%.
Pour 2014, le marché devrait encore ralentir, pour se situer à +1,3%. Le rebond de la profession pourrait intervenir à partir de 2015, avec une hausse de 2,7%. «Il est, en effet, probable que l’on assistera à une reprise du bâtiment et des investissements industriels, ce qui stimulera la demande en prestations de sécurité».
Antonio Morisset, directeur général des Ateliers Férignac, spécialisée dans la charpente, la menuiserie et l’ébénisterie
Dans votre domaine, quels sont les EPI que vous utilisez le plus ?
L’entreprise “Les Ateliers Férignac” est spécialisée dans la charpente, la menuiserie et l’ébénisterie, nous utilisons donc beaucoup de machines pour couper le bois et à ce titre, les bouchons ou casques d’oreille sont primordiaux contre le bruit, les chaussures de sécurité sont également obligatoires ainsi que les gants en cuir et une protection au niveau de la ceinture avec un tablier en cuir pour éviter tout accident avec les machines.
Nous utilisons aussi des masques antipoussière. Enfin, sur les chantiers, nous nous servons beaucoup d’harnais de sécurité.
Oui bien entendu, ce sont eux qui les portent tous les jours et il me semble important de les impliquer dans le choix de leurs EPI. Nous ne leur imposons pas un choix de EPI, ce que nous leur imposons c’est de devoir les porter. Et sur ce point, je suis très exigeant et intransigeant. J’ai déjà vu de graves accidents. Dans l’entreprise, on a une règle en interne qui stipule que si on ne porte pas ses EPI, on peut encourir un avertissement, une mise à pied, ou une exclusion, ce qui est déjà arrivé.
Combien dépensez-vous par an pour équiper vos salariés ?
Par an, nous dépensons environ entre 5 000 et 6 000 euros d’équipements de protection individuels.
Thierry Moens a listé quelques critères qu’il convient de prendre en compte, selon vos priorités, avant de vous équiper de vêtements, chaussures, casques… :
Les lunettes doivent être conformes aux normes :
©Infield Safety
Les vêtements :
©Berner
©Infield Safety
Les gants :
©Rostaing
Les systèmes contre les chutes de hauteur :
©Capital Safety