Le solaire photovoltaïque, le stockage d'électricité, les économies d'énergie ou encore les dispositifs d'effacement "influent sur le réseau électrique et sur le modèle économique des opérateurs d'électricité", selon une étude réalisée par le groupe américain de conseil Accenture, qui a élaboré trois scénarios d'évolution de la demande de courant en fonction du succès, faible, modéré ou fort, de ces tendances.
"D'après nos recherches, le scénario le plus plausible pour les dix prochaines années se traduirait par un manque à gagner limité, à savoir 18 milliards de dollars par an aux Etats-Unis et 39 milliards d'euros en Europe, en raison d'une diminution modérée de la charge du réseau", a expliqué dans un communiqué Jérémie Haddad, directeur chargé des activités de conseil pour le secteur Energie/Utilities chez Accenture.
Mais selon le scénario le plus pessimiste, la baisse du chiffre d'affaires pourrait atteindre jusqu'à 48 milliards de dollars par an aux Etats-Unis et 61 milliards d'euros par an en Europe d'ici à 2025.
Une majorité (61%) des 85 dirigeants de distributeurs d'électricité interrogés par Accenture ont d'ailleurs dit s'attendre à une baisse modérée ou forte de leurs revenus du fait justement du développement de cette production décentralisée d'électricité. Ils étaient 43% à l'anticiper en 2013.
"L'impact sur la demande en énergie de ces nouvelles technologies représente (...) une menace tout à fait réelle pour le modèle économique des opérateurs d'électricité", a estimé M. Haddad. "Au-delà de la pression financière qu'elle entraîne, cette mutation sera synonyme de défis opérationnels de taille pour les opérateurs d'électricité, de tension technique accrue sur le réseau et d'ouverture du marché à de nouveaux concurrents dans les produits et services énergétiques", a-t-il ajouté.