"Un certain nombre de collectivités publiques financeuses, pour des raisons diverses, n'assurent pas le paiement des subventions en temps et en heure. (...) Nous payons (notre) fournisseur, qui est le concessionnaire", a indiqué Jacques Rapoport le président de SNCF Réseau.
Ces 795 millions d'euros n'ont pas été versés, d'une part par l'Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf), qui "n'a pas eu les ressources en trésorerie pour régler les appels de fonds que nous lui adressions", a-t-il indiqué.
L'Afitf devait toucher une large partie des recettes de l'écotaxe. "Du côté des collectivités locales, c'est pour des motifs liés au devenir de la ligne, de son exploitation et de ses développements ultérieurs", a ajouté Jacques Rapoport.
Il a expliqué qu"en clair, les collectivités au nord de Bordeaux suspendent leurs paiements dans l'attente de la connaissance des dessertes, et les collectivités au sud de Bordeaux suspendent leurs paiements dans l'attente de Grand projet ferroviaire du sud-ouest (GPSO)", la LGV qui doit relier Bordeaux à l'Espagne via Toulouse notamment.
57 collectivités font partie du plan de financement, et plusieurs ont annoncé ou voté la suspension de leurs paiements, comme, le 6 février, plusieurs collectivités charentaises, pour exprimer leur inquiétude devant la réduction annoncée des arrêts en gare d'Angoulême. Les 7,8 milliards d'euros du projet sont financés par l'État et les collectivités locales à hauteur de 3 milliards d'euros, par RFF pour 1 milliard, et le reste par Vinci, via sa filiale Lisea.
La mise en service de la LGV Tours-Bordeaux est annoncée pour le 31 juillet 2017. Elle sera la première ligne ferroviaire réalisée dans le cadre d'un contrat de concession: Vinci construit la ligne, et sera en charge de son exploitation pendant 50 ans.
Elle commercialisera les sillons, créneaux horaires attribués pour le passage des trains, un rôle qui revient à SNCF Réseau (ex-RFF) sur le reste du réseau. Les opérateurs ferroviaires qui l'emprunteront, dont la SNCF, lui verseront en échange une redevance. Les trois autres LGV en construction le sont via un partenariat public-privé simple, l'entreprise privée construit l'infrastructure, et touche ensuite un loyer.