Déjà engagée dans la qualité environnementale des bâtiments, avec sa Maison de l’Artisanat du bâtiment et de l’environnement, la municipalité de Lacaugne récidive. Ce petit village de Haute Garonne vient d’inaugurer cinq maisons individuelles en bande, construites par le Groupe des Chalets, acteur de l’habitat social en Midi-Pyrénées.
Souhaités économes en énergie et confortables, ces logements locatifs sociaux associent le béton, le bois et la paille. Pour assurer leur résistance thermique, une technique novatrice a été utilisée.
Le système constructif associe des dalles et murs de refend en béton (pour l’inertie thermique et l’isolation phonique entre logements), à des murs extérieurs en ossature bois à remplissage de bottes de paille (pour l’isolation thermique et le confort d’été). Les caissons autoporteurs en façades sont préfabriqués en atelier. Bardées de bois couleur naturelle, ces maisons contemporaines se font discrètes dans l’environnement rural.
Répondant à un appel à projets sur les logements sociaux durables lancé par la Région Midi-Pyrénées, cette opération a pour vertu de promouvoir de nouvelles solutions en matière d’urbanisme rural, d’encourager la création de logements à loyers modérés, de limiter l’impact de la construction sur l’environnement et de contribuer au développement de la filière bâtiment sur le territoire.
Commencé en 2007, le projet a évolué puisqu’au démarrage du chantier, en 2013, étaient visées les performances du label BBC Effinergie. Le choix de la paille s’explique par les atouts de cet isolant.
Le matériau, largement disponible sur le territoire, permet de valoriser des ressources et dynamiques locales. Il est résistant dans le temps, n’est pas sensible aux insectes (le bardage bois évite l’intrusion), ne « plaît » pas aux rongeurs (pas de cavités car la paille s’effondre au fur et à mesure).
Et bien sûr, la paille est entièrement dégradable. Elle offre aussi plus de confort : les bottes bien denses (entre 80 et 120 kg/m3 en base sèche) se comportent mieux en été que les isolants légers.
Pour une botte standard épaisse de 37 cm et large de 47 cm, sa résistance thermique est de 7,1 m².K/W quand elle est posée sur chant. Ici, la paroi est deux fois plus isolante qu’une paroi classique d’épaisseur identique de type parpaing- laine de verre-plaque de plâtre. Elle est aussi « respirante » car la paille est fortement perméable à la vapeur.
Les premières maisons en paille sont nées au Nebraska en 1886, en même temps qu’apparaissent les botteleuses. Nombre d’entre elles sont toujours en bon état. De même que la maison Feuillette, construite à Montargis en 1920, avec des bottes de paille intégrées à une ossature bois. Aujourd’hui, des bâtiments de toutes tailles s’élèvent en France, dont environ 3 500 en bottes.
Quelque 500 sont construits chaque année et la filière française est la plus dynamique d’Europe. Les ouvrages construits selon les Règles Professionnelles, entrées en vigueur en janvier 2012, appartiennent aux « techniques courantes » de construction. Leurs maîtres d’oeuvre peuvent bénéficier de barèmes d’assurance standard (notamment décennale).
Nous apprécions particulièrement cette expérience et espérons qu'elle sera suivie de beaucoup d'autres. Construire et isoler en paille est pour nous une solution d'avenir pour tous types de bâtiments et en particulier pour le logement social. Nous amorçons un partenariat avec un bailleur social en Pyrénées Atlantiques afin de réaliser des logements isolés en bottes de paille. Vous pouvez nous joindre sur notre nouveau blog; https://claveriearchitectures.wordpress.com/ Paillement votre, Florence Champiot, architecte dplg
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Déjà testé avec succès en infiltrométrie par ANAIS (www.1filtro.fr), ce mode constructif offre effectivement un choix supplémentaire de matériaux locaux et durables.