"Le projet que nous inaugurons aujourd'hui est, je l'espère, le premier d'une longue série", a déclaré la ministre peu avant l'injection des premiers mètres cubes de biogaz dans le réseau de gaz de la métropole alsacienne. "Ce projet illustre aussi l'économie circulaire qui transforme les déchets en énergie", s'est réjouie Mme Royal.
Quatrième plus grande station d'épuration de France, installée au bord du Rhin, la station de Strasbourg va désormais fournir quelque 1,6 million de m3 de biométhane par an. C'est l'équivalent des besoins d'environ 5 000 logements à basse consommation. Cet équipement est présenté par ses promoteurs comme une première mondiale.
"Le potentiel qui reste à équiper est important", a souligné Mme Royal : "A l'horizon 2020, plus de soixante stations d'épuration pourraient être équipées" en France, pour produire de quoi alimenter plus de 40 000 ménages (500 GWh par an).
Si le gaz naturel reste encore à court terme utile pour la transition énergétique car il émet moins de gaz à effet de serre que le charbon ou le fuel, à moyen terme cependant "la France doit progressivement substituer le gaz naturel par du biogaz", afin de "respecter ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre".
Le procédé de la méthanisation utilisé dans la station de Strasbourg n'est pas nouveau : il s'agit d'une fermentation, via des bactéries, des boues d'épuration, ces résidus de fin de parcours dans le traitement des eaux usées. Cette "digestion" génère du biogaz, souvent valorisé en électricité ou en combustible.
La grande nouveauté du projet strasbourgeois, baptisé Biovalsan et lancé en 2012, est d'en faire un biométhane de haute qualité, en le purifiant et en le débarrassant du gaz carbonique qu'il contient, puis de l'injecter dans le réseau de gaz naturel.
Des barrières réglementaires entravaient jusqu'à l'an dernier la route au biométhane des stations d'épuration. Mais le cadre réglementaire a été modifié en juin 2014 pour autoriser et soutenir la production de biogaz à partir des boues d'épuration des stations.
Biovalsan, soutenu par un financement de plus de 2 millions d'euros de la Commission européenne, est porté par la Communauté urbaine de Strasbourg, Réseau GDS et Suez Environnement.