La filière veut désormais "aller à la rencontre des investisseurs et du monde financier, un monde qu'elle ne connaît pas assez, pour leur montrer les opportunités" dans le secteur, a expliqué Pierre Achard, président de l'Association des sociétés et groupements fonciers et forestiers (Asffor), lors d'un colloque sur ce thème à Paris.
"Ces capitaux visent à assurer le renouvellement régulier de la forêt, l'adaptation des espèces aux évolutions climatiques et à la demande des marchés", explique la filière dans un communiqué.
Il faut faire du secteur forestier "un atout pour la France" et un secteur industriel à part entière, a souligné M. Achard, plaidant pour l'évolution vers une forêt de "production commercialisable".
La filière a mis en avant son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique: elle "efface 20% des émissions de gaz à effets de serre (GES)" de la France, car ses arbres et ses sols retiennent le carbone, a expliqué Jean-Luc Peyron, directeur du groupement d'intérêt public Ecofor.
Le fait de couper des arbres pour l'industrie ne mettra pas en péril ce rôle, si la forêt est exploitée à bon escient, assurent les professionnels. "Une forêt non gérée captera 4 fois moins de CO2 qu'une forêt gérée de façon dynamique et durable", insiste le communiqué.
Un enjeu important consiste à expliquer pourquoi et comment le bois est coupé à la population, qui est globalement "pour l'usage du bois, mais à condition qu'on ne le coupe pas", a souligné Hervé Le Bouler de France Nature Environnement.
La filière bois compte 440.000 emplois, mais représente 10% du déficit total de la balance commerciale, en raison d'importantes exportations de bois brut à l'étranger, et d'importations de produits transformés (meubles, parquets...).
La forêt française (outre-mer exclus) est la quatrième forêt de l'Union européenne en surface, avec 17 millions d'hectares, mais la troisième si l'on tient compte du volume de bois. Elle produit 85 millions de mètres cubes de bois par an, mais seule la moitié est effectivement récoltée.
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a par ailleurs annoncé lors du colloque qu'un appel à manifestation d'intérêt pour la construction d'immeubles de grande hauteur en bois allait être lancé "d'ici la COP21" de Paris, fin novembre.
"On recensera les villes et les collectivités qui sont prêtes à s'engager pour des tours qui permettraient de valoriser la production du bois" français, a-t-il expliqué. La construction de tours en bois, et plus généralement la construction dans ce matériau, font partie des axes retenus par le gouvernement dans le cadre de son plan pour une Nouvelle France industrielle.