C’est bien connu, le monde du bois a bien du mal à parler d’une seule voix. Les intérêts de ses acteurs sont si divers tout au long de la chaîne qui part des semences et s’étend jusqu’à la récupération et le recyclage !
Cela vaut à plus forte raison pour la filière européenne du bois, pour ne pas parler de la filière globale. En l’absence de structures opérationnelles, il y a peu de chances que ce matériau renouvelable fasse bien entendre sa voix à la conférence mondiale sur le climat de Paris. Et pourtant, il aurait des choses à dire !
Ne serait-ce que parce que la grande salle de conférence éphémère de la COP21 est constituée d’un immense chapiteau en lamellé-collé, le bois ne passera tout de même pas inaperçu.
On peut ajouter le Pavillon circulaire conçu par l’agence Encore Heureux à partir de matériaux de récupération. Il se dresse pendant trois mois sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris, avec son profil dentelé et sa façade tapissée de portes en chêne.
Il y a quelques mois encore, tout portait à penser que la filière française du bois et les filières étrangères se renverraient la balle de leur impuissance à peser dans les débats. Mais voici que tout d’un coup, au travers de la filière française, le bois pourrait ne pas rester complètement sur la touche.
Un second colloque a lancé officiellement le Forum Forêt, une initiative de la fédération des forestiers privés de France, Fransylva, qui doit s’étendre sur 149 jours partout en France. L’enjeu est de mieux faire connaître au public la contribution active que peut avoir la forêt en matière de lutte contre les effets de serre, à condition qu’elle soit bien gérée.
En d’autres termes, que l’on ne se contente pas de laisser la forêt en l’état, mais qu’on la cultive. Et, autant que possible, qu’on en tire des matériaux de constructions qui vont stocker durablement du carbone.
L’empreinte de ces initiatives serait sans doute restée modeste. Mais les attentats du 13 novembre et la déclaration de l’état d’urgence qui a suivi réduisent désormais de façon drastique les manifestations afférentes à la COP21.
Ainsi, un grand colloque Climat, forêt et société censé marquer le jubilé de l’Office National des Forêts, et programmé pour le 19 novembre dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale, a été annulé sine die.
" La civilisation du bois ": réponse de René Dumont, juste avant Rio 1992, à un journaliste de France Inter qui lui demandait si il a une proposition pour lutter contre le réchauffement général. C'est dit dans l'article, mais perdu au milieu, surement parce que c'est évident pour le rédacteur; que je remercie du développement sur le ciment non produit ;-) Le jour où le CO2 aura un prix ... Sinon, il y a un pt pb : le bois de construction n'est, m'a t-on dit, pas assez sec, et " travaille " une fois le bâtiment construit.
On a le sentiment qu'il y a un acharnement des Pouvoirs Publics à pousser le développement du bois alors que les commentaires des professionnels lors des colloques ou sur les réseaux sociaux laissent entendre que la filière n'est pas constituée (problème de la structure de la forêt, peu d'investisseurs dans la 1ère phase de transformation donc peu de vrais industriels scieurs...). Par ailleurs il se dit que le bois contribue largement au déficit de la balance commerciale française. Bref, "à qui profite le crime" ? Beaucoup d'effets d'annonces et peu de faits tangibles qui laisseraient à penser que cette filière pourrait constituer une alternative sérieuse aux autres filières de matériaux.
On peut toujours rêver. Mais bon, développer d'une main l'utilisation du bois, alors que de l'autre on ne cesse de faire baisser son prix de vente tout en augmentant continuement ses coûts d'exploitation ! Les Ministères eux-mêmes déclarent que les forêts ont une très faible rentabilité sur une très très longue période. L'ONF en est forcé de vendre ses "petites" forêts qu'il déclare "non rentables". L'industrie du bois fait porter son intérêt sur les résineux (30 % de la forêt française) et délaisse les feuillus (70 %) qu'elle interdit d'exportation ! Non coupés, ceux-ci dépériront sur place, cesseront de capter un CO2 qu'ils relibéreront en vieillissant, et occuperont le sol en empêchant la replantation de jeunes arbres à la forte capacité de captation. Si je ne suis pas fou, d'autres le sont-ils ?
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Bonjour, Chers amis, vous semblez oublier qu'un arbre n'est pas qu'un puits de carbone, il est surtout et avant tout un être vivant. À ce titre et comme nous, il a toute sa place dans l'écosystème qu'il occupe et participe donc à l'équilibre de cet écosystème tout au long de sa vie, de sa naissance à sa mort. Il suffit pour s'en convaincre d'observer un arbre mort, "pourrissant" couché sur le sol d'une forêt. Toute une vie s'y développe jusqu'à participer à la régénération de cette forêt... Cordialement.