Charger, remblayer, reboucher, niveler, décaper, forer… une chargeuse offre une grande variété d’application grâce à sa compatibilité avec une large gamme d’accessoires vendues en option (godet, fourche pour palette, brise-roche hydraulique, tarière, balayeuse ramasseuse…).
En standard, une chargeuse est équipée d’un godet classique (140 à 450 litres en moyenne) ou, plus complet, d’un godet “4 en 1” (300 à 1 000 litres environ), un outil qui joue le rôle de plusieurs accessoires en un seul avec comme avantage de s’ouvrir et de se fermer pour creuser, transporter, charger, décharger.
Au moment de choisir, penser à demander la hauteur de déversement du godet (généralement entre 2,40 et 3,50 m) afin que celle-ci soit adaptée à la hauteur de votre benne…
Châssis rigide ou articulé
Plus qu’une simple machine, une chargeuse est donc un véritable “porte-outils motorisé” conçu aussi bien pour des chantiers de construction, de démolition ou de recyclage que pour des aménagements paysagers et des travaux agricoles.
En version compacte, une chargeuse permet, en plus, de travailler avec une grande liberté de mouvement dans des espaces confinés, des chantiers étroits ou difficiles d’accès et même des intérieurs de bâtiments, leur petite largeur (en moyenne de 150 à 210 cm) leur permettant de passer sans problème par une double porte… Moins d’encombrement pour plus de possibilités…
Autre de leurs avantages, une chargeuse compacte est facilement transportable d’un chantier à l’autre à l’aide d’une simple remorque. Elle se décline en deux modèles (entraînés par un moteur diesel) : sur chenilles ou sur roues. Les chargeuses sur roues sont conçues soit avec châssis articulé moins cher et simple d’utilisation (les professionnels les appellent souvent les “brouettes de chantier”) soit avec châssis rigide (2 ou 4 roues motrices/directrices).
Le point fort de ces dernières est la maniabilité avec un rayon de braquage plus court, permettant de virer au plus serré et même d’effectuer des tours complets sur place, ce qui fait d’elles des machines particulièrement adaptées aux chantiers exigus.
AVIS D'EXPERT
Cosette Dussaugey - Secrétaire générale pôle technique du Cisma, Syndicat des équipements pour la Construction, les Infrastructures, la Sidérurgie et la Manutention. |
« Le matériel doit être conforme aux directives en vigueur »
« Avant tout achat, le futur utilisateur doit s’assurer que la machine est accompagnée d’une notice d’instruction et bénéficie du marquage CE ainsi que d’une déclaration CE de conformité aux exigences réglementaires concernant la “Sécurité des machines” (Directive 2006/42/CE), “Le bruit des équipements utilisés à l’extérieur” (Directive 2000/14/CE) et “La compatibilité électromagnétique” (Directive 89/336/CE).
De même, la réglementation impose que le moteur soit marqué de manière visible et lisible dès que l’on ouvre le compartiment. On doit y voir apparaître l’indication du pays où le moteur a été homologué (chiffre 1 pour l’Allemagne, 2 pour la France, 3 pour l’Italieet 11 pour le Royaume-Uni), la référence du moteur, et le numéro de la Directive 97/68/CE indiquant que les niveaux limites des émissions de gaz d’échappement à effet de serre sont respectés…
Autre progrès dans la conception des chargeuses compactes, leur niveau d’émission sonore est réglementé par la directive 2000 / 14 / CE qui impose des valeurs maximales d’émission. A titre d’exemple, pour une puissance moteur entre 74 et 90 KW, le niveau sonore réglementaire est limité à 101 dB, 100 dB pour une puissance entre 60 et 73 dB, 99 dB pour une puissance entre 49 et 59 KW et ainsi de suite…
Enfin, il faut rappeler que l’utilisateur a l’obligation, conformément à l’article R 4323-23 du Code du travail (qui a remplacé le R 233-11) et à l’arrêté du 5 Mars 1993, de faire réaliser une vérification annuelle de son matériel. »
Les chenilles sur roues sont maniables, avec un faible encombrement, et sont utilisables aussi bien en intérieur qu’en extérieur dans des zones restreintes ou difficiles d’accès. Equipées d’un volant, elles se conduisent comme une camionnette et, autre avantage, elles peuvent se déplacer sur route pour accéder au chantier sans nécessiter d’être remorquées ou tractées à l’inverse des chargeuses sur chenilles.
Ces dernières, qui exercent moins de pression sur le sol, sont par contre parfaitement adaptées aux interventions sur les terrains en pente, accidenté, rocailleux ou boueux et aux sols de faible portance ou fragiles car elles causent moins de dégradations, réduisant de ce fait considérablement les réparations de fin de chantier.
Dans tous les cas, pour éviter toute détérioration du sol, il est recommandé de choisir une machine qui exerce une pression au sol (exprimée en kg/cm2) inférieure au poinçonnement admissible au sol.
A noter que les chenilles d’une chargeuse sur chenilles peuvent être en caoutchouc ou en acier. Les chenilles en caoutchouc permettent de travailler sur des supports en béton ou en asphalte sans détériorer le revêtement.
Celles en acier, que l’on trouve généralement sur de grands châssis, sont recommandées pour les travaux de démolition ou liés au recyclage des déchets.
Certificat d’aptitude à la conduite obligatoire
Un décret de novembre 1998 impose la délivrance d’une autorisation de conduite par le chef d’entreprise (article 233-11 du Code du travail), autorisation délivrée sous réserve que le conducteur soit correctement formé, qu’un examen médical ait été réalisé par le médecin du travail (à renouveler tous les ans) et accompagnée d’une information sur les lieux des travaux et sur les instructions à respecter sur le chantier.
La formation à la conduite des engins mobiles automoteurs de chantier fait l’objet de recommandations par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (Cnamts). Pour les engins de chantier, il s’agit des recommandations n°372 modifiées qui définissent les conditions d’obtention d’un Certificat d’Aptitude à la Conduite en Sécurité (Caces).
A lire impérativement pour savoir si le futur conducteur possède les connaissances et le savoir-faire exigé.
Validité de 10 ans
Le Caces, d’une validité de 10 ans, ne peut être délivré que par un “organisme testeur”* certifié titulaire d'une qualification délivrée par un “organisme certificateur de qualification lui-même accrédité par le Cofrac, Comité français d'accréditation, et conventionné par la Cnamts.
Le Caces n’est ni un diplôme, ni un titre de qualification professionnelle. Il permet de contrôler et de valider, à partir d’un test théorique et pratique, les connaissances et le savoir-faire de l’utilisateur pour conduire en toute sécurité et s’adresse aux conducteurs débutants comme à ceux qui maîtrisent déjà la conduite de l’engin concerné grâce à une expérience professionnelle ou à une formation qualifiante.
Pour les mini-chargeuses jusqu’à 4,5 tonnes, le conducteur doit être détenteur d’un Caces de catégorie 4, “Engins de chargement à déplacement alternatif”.
* La liste des “organismes testeurs” est disponible sur le site internet de l’INRS, Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, www.inrs.fr
Quel prix pour quels équipements ?
Compter en moyenne entre 30 000 et 80 000 € HT selon que vous choisissez une chargeuse avec godet standard ou godet 4 en 1 et selon le degré de finition et d’option que vous souhaitez :
Si vous souhaitez compléter vos accessoires, compter en moyenne 4 000 € HT par outil.
Quid de la maintenance et des vérifications réglementaires ?
La maintenance doit être assurée suivant les prescriptions du constructeur et enregistrée dans un dossier de maintenance. Par ailleurs, les chargeuses compactes, comme tous les engins mobiles de terrassement, doivent faire l’objet d’une vérification tous les 12 mois par une personne qualifiée qui connaît, en particulier, les principes réglementaires et techniques de prévention, les dispositions réglementaires concernant la machine et leur vérification, la technique et la pratique des vérifications.
Selon les parties de la machine, la vérification consiste en un examen visuel de l’état physique de la partie examinée ou en une vérification de fonctionnement. Les observations doivent être enregistrées dans un rapport qui est à annexer au registre de sécurité de l’utilisateur et à conserver pendant 5 ans.
Le Cisma a édité un guide à l’intention des entreprises, “Réalisation des vérifications générales périodiques – Engins de chantier” récapitulant le domaine d’application, les textes de références, les matériels concernés, l’étendue des vérifications à effectuer…
Pour se le procurer, www.cisma.fr ou 01 47 17 63 20
Source : batirama.com / Virginie Bourguet