La cour des comptes recommande la recherche d'"alternatives au projet. Au-delà du "risque pour les finances" du département de l'Essonne, qui garantirait à hauteur de 450 M€ le montage financier (estimé à 600 M€), et de la potentielle "dégradation du soutien" au rugby par la FFR, la Cour des comptes met ainsi en avant des risques pour l'Etat.
Il assure en effet jusqu'en 2025 au Consortium Stade de France l'organisation à Saint-Denis de "quatre à cinq manifestations rugbystiques", dont le retrait "entraînerait pour l'État de lourdes conséquences financières", a ainsi écrit la Cour des comptes dans une lettre adressée le 23 décembre au ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
La charge supplémentaire pour l'Etat est estimée au minimum à 23 millions d'euros par an: 6,3 M€ par an "au double titre de la non-tenue des manifestations réservées et du non-renouvellement des accords avec une fédération contractante (la FFR, dont l'accord présent expire en avril 2017, NDLR), et 17 M€ puisque l'Etat devrait de nouveau verser au Consortium l'indemnité d'absence de club résident.
"Soit entre 161 M€ et 186 M€ suivant la date d'entrée en fonctionnement du stade de rugby", ajoute la Cour des comptes, soulignant que l'addition pourrait grimper "selon l'intensité des revendications du concessionnaire, déjà très actif au plan contentieux à l'encontre de l'État".
Concernant le risque "patrimonial", "les valeurs économique et patrimoniale du stade qu'il possède (le Stade de France) seraient fortement amoindries" du fait de la concurrence du Grand Stade.
En réponse, le ministère a souligné le 22 février que l'Etat encourageait "sur le principe" la démarche de la FFR d'augmenter ses revenus."Il conviendra que ce plan d'affaires (de la FFR) soit solidement étayé et offre un rendement suffisamment élevé pour sécuriser sur le long terme l'amortissement de l'investissement", précise le ministère.
Concernant l'impact sur le Stade de France, le ministère estime son modèle économique "déjà fragilisé en raison des nombreux contentieux qui opposent les différentes parties à ce contrat", et souligne que celui-ci "pourrait être réinterrogé" lorsque Paris saura, en septembre 2017, s'il organise ou non les JO-2024.