La RT 2012 impose l’obligation de traiter les ponts thermiques du bâtiment. La valeur de référence pour les systèmes constructifs est la transmission thermique linéique (psi) qui, pour une liaison plancher intermédiaire/murs, ne doit pas excéder 0,60 W/(ml.K).
Par ailleurs, sur chaque projet, un ratio ψ est calculé en fonction du nombre de m2 SHON RT pour l’ensemble des ponts thermiques, avec l’objectif de demeurer sous les 0,28 W/(m2.K).
Depuis plusieurs années déjà, les liaisons de type plancher-façade ou balcons sont corrigées thermiquement avec des rupteurs, non seulement avec une ITI mais aussi avec une ITE pour traiter les liaisons particulières type balcons, loggias, acrotères, etc.
Dans un marché en crise, les fabricants ont travaillé la facilité et rapidité de pose de leurs rupteurs (comme le système de coffrage Schök ASE) et proposent de nouveaux systèmes complets de planchers avec rupteurs périphériques, plancher à hourdis ou prédalle.
Traiter les ponts thermiques de manière complète impose d’assurer une continuité de l’isolant y compris au passage des armatures métalliques de l’ossature du bâtiment.
Associés à une dalle béton armée ou prédalle, ces rupteurs porteurs à appuis continus, sous ATec du CSTB, offrent d’excellentes performances (avec un ψ atteignant 0,114 W/(ml.K) chez Schöck).
Une autre approche est celle des planchers à poutrelles, avec des solutions complètes intégrant poutrelles en béton armé, entrevous isolés et rupteurs longitudinaux continus et latéraux discontinus. Enfin, une alternative aux rupteurs est envisageable dans le cas de façades maçonnées, avec les planelles à isolation rapportée en terre cuite ou pour maçonnerie béton.
© Rector
En maison individuelle, les solutions les plus économiques pour traiter les liaisons plancher-façade en béton sont les planelles isolées et les systèmes de planchers complets avec rupteurs périphériques.
Les ponts thermiques des liaisons plancher-façade en maçonnerie béton peuvent être corrigés avec des planelles à isolation rapportée, comme la Thermo’Rive de Perin Groupe (du polystyrène graphité à l’intérieur de l’alvéole béton du bloc) ou le Ruptherm d’Alkern (bloc en roche volcanique qui englobe le pont thermique et renforcé par un correcteur en polyuréthane).
Dans le cas d’une dalle ou prédalle béton armé, les rupteurs continus avec armature intégrée sont les plus performants avec une mise en œuvre sous ATec. En maison individuelle, une solution pertinente économiquement est le plancher avec une isolation renforcée et une rupture thermique partielle, soit en prédalle (Thermopredalle de Rector) soit en plancher à poutrelles/hourdis.
Les systèmes prêts-à-l’emploi de plancher à poutrelles (Killer Watts de Knauf, Milliwatt de KP1, Epsilon de Placo, Equatio de Rector) intègrent les poutrelles en béton armé, les entrevous isolés, les rupteurs transversaux et longitudinaux et, suivant les modèles, les rehausseurs, les renforts en angles, les panneaux ou correcteurs pour traiter les refends, etc.
Certains sont conçus spécifiquement pour les planchers sur vide sanitaire (comme Milliwatt qui existe en version plancher chauffant), d’autres sont déclinables pour tous types de planchers et de toitures terrasse.
Intérêt :
une pose facilitée, comme l’emboîtage d’éléments pour assurer l’étanchéité au coulage.Limite :
rupture discontinue du pont thermique dans le sens transversal aux poutrelles.
© Terreal
Plusieurs fabricants (Terreal, Wienerberger, Bouyer Leroux) proposent des planelles de rive isolées en terre cuite, pour planchers bas ou intermédiaires.
Ces planelles en terre cuite à isolation rapportée haute performance, font partie des éléments constitutifs du mur et se posent comme une planelle traditionnelle. Elles sont déclinées en plusieurs hauteurs (par exemple 17, 20 et 25 cm pour la Rmax de Bouyer Leroux) afin de trouver celle adaptée à la hauteur du plancher.
En ITI, ces produits permettent de réduire les ponts thermiques au droit des planchers tant intermédiaires que bas (vide sanitaire ou terre pleine), que ce soit dalle ou prédalle, hourdis terre cuite ou coffrant léger…
Une mise en œuvre traditionnelle. Les habitudes de mise en œuvre, la pose des planelles sur lit de mortier ou collage ainsi que le chaînage périphérique, ne sont pas modifiées.
Le respect du DTU 20.1 impose que la planelle (isolant compris) ne doit pas dépasser en épaisseur le tiers de l’épaisseur brute de la paroi extérieure du mur. Il faut aussi suivre les recommandations comme la pose d’un filet antifissuration dans l’enduit à l’endroit de la planelle.
Ces produits permettent d’obtenir, à moindre coût, une valeur du ψ qui atteint, suivant les modèles, entre 0,26 et 0,33 W/(ml.K), à condition d’être associés à des planchers à rupture thermique partielle. Par exemple, Terreal recommande d’associer à ses planelles un plancher à poutrelles et entrevous isolés type Seacbois.
Intérêt :
réponse de substitution aux rupteurs de ponts thermiques, pose rapide et traditionnelle, compatible zone sismique.Limite :
performances variables suivant le type de plancher associé.
© Schöck
Seuls les rupteurs avec armatures traversant l’isolant peuvent répondre à l’ensemble des situations de liaisons que ce soit en ITI qu’en ITE.
Certains systèmes de planchers à poutrelles avec rupteurs thermiques périphériques peuvent être utilisés en toitures terrasses isolées, comme le plancher Seacbois (Seac) ou Equatio (Rector) avec un isolant de surface placé au dessus du plancher.
Concernant les liaisons singulières comme les balcons, loggias, acrotères, refend traversant, etc., seuls les rupteurs reprenant les efforts de la structure grâce aux armatures qui traversent l’isolant, conviennent en ITI et ITE. Plusieurs fabricants (Schöck, Plakabeton, H-Bau Technik, Slabe) proposent ces produits incontournables pour les liaisons particulières mais aussi en ITI pour les liaisons de dalles et prédalles avec les façades.
Les fabricants innovent en simplifiant la mise en œuvre de leurs produits, comme chez Schöck avec un coffrage de rive en béton fibré, Schock ASE, de longueur variable jusqu’à 2,70 m, fixé par aimants et qui assure une finition de surface du béton impeccable.
L’autre axe est de décliner des produits à la résistance renforcée en particulier pour les zones sismiques (comme le modèle Slabe ZN avec deux profils d’armatures pour une meilleure reprise des efforts) ou pour les balcons en porte-à-faux, comme le Rupteur ductal de Fehr ou le Rutherma modèle K de Schöck avec un module de compression en béton fin haute performance renforcé de microfibres d’acier.
Intérêt :
tous types d’isolation ITI ou ITE, en planchers bas, intermédiaire ou haut.Limite :
mise en œuvre soignée, surcoût, procédures particulières à suivre en zone sismique.
Il suffirait d'isoler par l'extérieur, pour gagner l'inertie et ne plus avoir de ponts thermiques, sans refaire le monde...
bronze
J'ai posé ce genre de chose "isolante" avec de la dalle préfabriquée. Bon ben il a fallu tailler à la tronçonneuse à béton. Désolé pour l'isolation.