Smartphones, tablettes, nous sommes aujourd’hui dans l’ère du tout connecté. Au sein de la maison par exemple, les objets connectés simplifient la vie quotidienne des français, à l’aide d’une multitude d’applications.
Pour le bâtiment, c’est la même chose, et les industriels, surfant sur cette tendance assez récente, liée au développement des ventes de tablette et Smartphone, l’ont bien compris et proposent aux artisans de nombreux instruments de mesure connectés (télémètre à mesure laser, niveau laser, thermomètre infra-rouge, caméra thermique d’inspection…).
En effet, de nombreux appareils de mesure sont désormais compatibles avec les smartphones, et tablettes (Android et IOS). Cela signifie qu’ils leur communiquent, souvent en sans-fil, l’ensemble des mesures effectuées et permettent de visualiser ces dernières et les travaux réalisés directement sur le terminal et d’en exporter les informations via SMS, email ou de les partager sur les réseaux sociaux.
Il existe différents modes de connexion. Les filaires, par exemple, se connectent sur les ports existants du smartphone soit sur l’entrée jack (prise micro et casque) ou sur l’entrée lightning (iphone uniquement).
La plupart des smartphones disposent aussi d’une connectivité bluetooth qui leur permet de communiquer en sans-fil avec des appareils de mesure équipés de la même technologie. « Il existe plusieurs versions de cette technologie qui permet de connecter au smartphone jusqu’à 10 appareils simultanément, et il faut donc s’assurer que son téléphone peut communiquer avec l’appareil.
Les fabricants spécifient souvent une liste des smartphones compatibles », souligne Vincent Dubearnes, spécialiste chez Testoon. « Peu consommatrice d’énergie, la portée de communication bluetooth est limitée à quelques mètres, il convient de vérifier qu’on n’aura pas besoin de communiquer à plus longue distance », ajoute-t-il.
De plus, tous les smartphones actuels ont une connectivité sans fil wifi. Cette autre connexion consomme plus d’énergie que le bluetooth mais autorise une distance de communication plus grande, « soit une portée théorique en champ libre de 100 m », note Vincent Dubearnes.
Les appareils se connectent généralement en “point à point” au smartphone, ce qui n’autorise qu’un seul appareil connecté simultanément.
Pour Christophe Heil, co-gérant de la société Testo, la réponse est sans appel : « ce n’est en aucun cas un phénomène de mode car ces équipements représentent une réelle opportunité de rendre le travail des professionnels du bâtiment beaucoup plus efficient et professionnel avec notamment une possibilité d’envoyer et d’éditer un rapport d’intervention après chaque campagne de mesure ». Ces derniers ont ainsi de beaux jours devant eux, et comme le souligne le co-gérant de Testo, « nous ne sommes qu’au début du connecté et, à terme, tous les instruments le seront ».
Rencontre avec Christophe Heil, co-gérant de la société Testo |
Pouvez-vous dresser un bilan de 2015 et vos objectifs pour 2016 concernant les instruments de mesure connectés ?
Nous avons lancé en avril nos premiers instruments connectés. Ils sont destinés à réaliser les mises en service et les opérations de maintenance de pompe à chaleur et système de climatisation.
Ils sont équipés d’une liaison bluetooth et sont pilotables à travers une application IOS et Android, d’un smartphone ou d’une tablette PC. Comme ils disposent d’un écran, ils peuvent être utilisés comme un instrument de mesure traditionnel. En mai, nous lancions notre premier enregistreur de température/humidité wifi 2, puis en novembre, nous proposions notre premier analyseur destiné à régler les chaudières. Enfin, pour les applications en aéraulique, nous venons de lancer 9 sondes intelligentes connectées.
Ces instruments apportent-ils un progrès dans le bâtiment ?
Le premier gros avantage concerne l’utilisation du produit. En effet, il est plus simple d’utiliser l’instrument à l’aide d’une application qu’à travers les touches de l’équipement et son écran. L’utilisateur conserve toutes les fonctionnalités de son smartphone et de sa tablette.
De plus, la lecture se fait d’une manière déportée c’est-à-dire que nous ne rencontrons plus aucune contrainte de distance entre les mesures et la lecture de ces dernières sur le lieu de l’installation. Enfin, l’application fournie intègre un rapport d’analyse qui comprend les mesures mais aussi une photo du site. Ce document pdf peut être directement adressé au client et à son bureau pour garantir une traçabilité des opérations.
Dans 5 ans, à quoi pourrait ressembler l’artisan tout connecté ?
Un professionnel équipé d’un smartphone et tablette qui assure toute la traçabilité de ses données en prouvant au client par la mesure la pertinence des travaux engagés.
On va pouvoir comparer l’avant et l’après travaux tout en conservant toutes ses mesures sur plusieurs années pour s’assurer du maintien des performances sur la durée avec des rapports de mesure horodatés. Nous nous dirigeons donc vers un engagement de performance sur la durée.
Eric Van Den Abbeele, expert dans le domaine des instruments connectés* |
Quel instrument de mesure connecté utilisez-vous ?
Principalement, j’utilise un télémètre laser de Bosch qui permet de travailler à des distances de 0 à 50 m. Il a le gros avantage de pouvoir fonctionner avec des appareils Android ou IOS, moi j’utilise un Ipod touch. Je travaille souvent dans des salles de spectacle et il me permet d’avoir très facilement les mesures des salles, de les reporter sur un plan et ensuite de pouvoir les renvoyer sur mon ordinateur.
Quels sont les avantages d’un instrument connecté pour vous ?
Avec un instrument de mesure connecté, plus besoin de papier, de crayon… C’est un vrai gain de temps et en plus c’est très simple à utiliser et très intuitif, même pour ceux qui ont peur des nouvelles technologies ! Par contre, avant d’en acheter, il faut bien réfléchir à son utilisation, ses besoins, prendre le temps d’analyser les différents instruments (taille, grandeur de l’écran…).