Paraphé en 2007 durant le dernier mandat de Michel Destot, l'ancien maire socialiste, un protocole d'intention engageait Grenoble et ses partenaires -- le département et la communauté d'agglomération -- à une participation financière de 130 millions d'euros.
Pour Éric Piolle, le maire EELV de la ville, l'ensemble du projet a été conçu "il y a 25 ans, sur des hypothèses de développement de transport de marchandises délirantes, puisqu'elles sont en baisse depuis 20 ans", a expliqué l'élu.
"En 1991, les projections prévoyaient également une fréquentation de 19 millions de passagers par an sur la ligne, contre 4 millions en 2012, soit presque cinq fois moins", a-t-il ajouté.
Éric Piolle se dit "en revanche favorable à la modernisation des réseaux ferrés existants, où circulent les trains du quotidien, pour permettre une sécurisation des temps de parcours, fragiles aujourd'hui".
La délibération propose également au conseil municipal "d'exprimer son opposition [...] au projet d'une nouvelle liaison ferroviaire transalpine entre Lyon et Turin, en particulier le percement d'un tunnel international de plus de 50 kilomètres".
Elle suggère enfin aux élus "d'affirmer [leur] soutien aux politiques de développement des transports en commun locaux et régionaux, ainsi qu'aux politiques de report modal immédiat de la route vers le rail en utilisant, modernisant et adaptant les infrastructures ferroviaires existantes".
Au total, 13 collectivités des départements de l'Isère, du Rhône, de la Savoie et de la Haute-Savoie ont signé ce protocole d'accord de financement, dont le montant s'établit à un milliard d'euros. En cas de vote actant son retrait, Grenoble serait la première d'entre-elles à se désengager.
De son côté, l'Association pour le développement des transports en commun, voies cyclables et piétonnes de la région grenobloise (ADTC) a estimé dans un communiqué qu'en se retirant, "la ville de Grenoble va à l'encontre des besoins des usagers".
"Cette ligne permettrait de dé-saturer la ligne Lyon-Grenoble & Chambéry, [...] réduire les temps de parcours et trouver une solution au développement du trafic périurbain autour de Lyon", a-t-elle ajouté.
Elle rappelle que le protocole dont la ville de Grenoble s'apprête à se retirer "concerne la ligne d'accès au tunnel de base Lyon-Turin, et non le tunnel lui-même, qui est financé par l'Europe et les États français et italiens".
platine
Vitesse et endettement ne sont pas source de bonheur. Grenoble est sur la voie de la sagesse. D'autres travaux sont certainement plus utiles et urgents.