Selon EurObserv’ER, la surface annuelle des capteurs installés dans les pays de l’Union européenne en 2009 devrait atteindre près de 4,17 millions de m2 (équivalent à une puissance thermique de 2,9 GWth). Cette surface est inférieure de 9,6 % à celle installée en 2008. La superficie des capteurs solaires thermiques en fonctionnement dans l’Union européenne est de l’ordre de 32,6 millions de m2, soit une puissance de 22,8 GWth. Les parcs les plus importants sont ceux de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Grèce. Chypre reste le premier pays en termes de surface par habitant avec 873,9 m2 pour 1000 habitants devant l’Autriche (517,1 m2 pour 1 000 habitants) et la Grèce (360,5 m2 pour 1 000 habitants). Le marché européen est resté en 2009 largement dominé par la technologie des capteurs plans vitrés. Ces derniers représentaient 86,6 % du marché européen, contre 9,8 % pour les capteurs à tubes sous vide et 3,6 % pour les capteurs non vitrés.
Dérive tarifaire
Cette enquête met aussi le doigt sur l’augmentation du prix des systèmes solaires en France, « en pleine ascension depuis plusieurs années, allongeant chaque année la durée d’amortissement des installations ». Le prix moyen d’un système de production d’eau chaude individuel de 4,6 m2 est passé de 5 290 €HT en 2005 à 6 817 € HT en 2008. « La hausse du prix des matières premières comme le cuivre ne peut à elle seule justifier une telle augmentation » souligne l’enquête. Mais, sans doute, le système d’incitation français (un crédit d’impôt de 50 % sur le coût du matériel, complété par des primes octroyées par les collectivités locales) a-t-il participé à la dérive tarifaire constatée.
Peu d'installateurs bien formés
L’autre problème d’origine structurelle relevée dans le rapport concerne la formation des installateurs, que ce soit sur le segment de l’individuel ou du collectif. Les professionnels bien formés ne sont pas actuellement assez nombreux pour accompagner sereinement la croissance de la filière. Ce qui a provoqué une multiplication de confre-références relevées par les professionnels mais aussi dans les médias.
Pas de retour à la croissance avant 2011
Le retour à la croissance du marché solaire thermique européen, attendu pour 2010, se fera attendre. La crise de l’euro et la volonté des états de contrôler les dépenses publiques expliquent ce retard, même si les marchés polonais et britanniques devraient continuer à croître. La France devrait, quant à elle, bénéficier de la croissance du marché collectif. En revanche, la relance du marché des particuliers demeure indécise, malgré un système d’aide très incitatif. Un retour à la croissance passera nécessairement par une diminution sensible des prix pratiqués, conclut l’étude.
*Observatoire des énergies renouvelables.