"Nous voulons dire aux candidats : ne faites pas une baisse des dépenses publiques purement comptable, ne sacrifiez pas l'investissement. Notre secteur est capable de recréer de l'emploi dès 2017: il nous faut cinq ans de visibilité, de calme", affirme Bruno Cavagné, le président de la fédération patronale.
Le secteur des travaux publics, dont l'activité dépend à 70% de la commande publique, a vu son chiffre d'affaires se contracter d'un quart depuis 2008, provoquant la perte de 30.000 emplois, selon la FNTP.
Malgré un retour à une croissance de l'activité de 3% en 2016, le secteur, qui table sur une stagnation des appels d'offre publics dans les mois à venir, aura encore perdu 5.600 postes.
"Résultat du niveau faible d'activité et de cette absence de visibilité, les entreprises utilisent l'intérim pour répondre au surcroît de commandes et continuent à pratiquer des prix très insuffisants pour rétablir leurs marges", observe la fédération.
Notant que la plupart des candidats à la primaire de droite et du centre promettent une baisse des dépenses publiques de 100 milliards d'euros sur le quinquennat, la FNTP anticipe un "scénario noir".
"Une nouvelle baisse généralisée des dotations aux collectivités locales aurait un impact redoutable sur leur capacité à investir", dit-elle, tandis que le secteur privé, subirait "l'impact macro-économique de la baisse de l'investissement public".
Le chiffre d'affaires du secteur qui compte 8.000 entreprises, chuterait de 13%, sous les 33 milliards d'euros, et 34.000 emplois supplémentaires seraient perdus, anticipe la FNTP.
Une nouvelle contraction de la dépense publique aboutirait à une "détérioration de la qualité des infrastructures" et à "l'incapacité à mener dans les délais les grands projets, du plan fibre au Grand Paris en passant par (le canal) Seine Nord ou (la ligne ferroviaire à grande vitesse) Lyon-Turin", avance-t-elle.
A l'inverse, un niveau d'investissement dans les infrastructures et la transition écologique "supérieur de 8 à 10 milliards d'euros à ce qu'il est actuellement", générerait 33.000 emplois, calcule la fédération.
Cela impliquerait que l'Agence de financement des infrastructures de transport (AFITF) voie son budget atteindre 2,8 milliards en 2021 et que l'investissement des grands opérateurs - Grand Paris, grands projets européens, investissements des concessionnaires autoroutiers - "monte en puissance".
La FNTP organisera le 23 février au Carrousel du Louvre, une rencontre sur le thème des infrastructures et proposera aux candidats à la présidentielle, de signer une charte les engageant à lancer un plan d'investissement dans les réseaux et les infrastructures.