La "bétonisation" ? L’UNICEM n'en veut plus !

Le pavillon LlabOvo, en Belgique, construction en béton. © Freepik

Les syndicats professionnels réunis au sein de l’UNICEM interpellent les médias et les acteurs de l’aménagement, de la construction et des politiques publiques sur l’usage inapproprié du terme "bétonisation".




Les syndicats professionnels réunis au sein de l’UNICEM (Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction), dont le SNBPE (Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi), interpellent les médias et les acteurs de l’aménagement, de la construction et des politiques publiques sur l’usage inapproprié et stigmatisant du terme "bétonisation"

Selon Alain Plantier, le président de l'UNICEM, "opposer béton et écologie est une impasse. Il faut parler de solutions constructives, contextualisées, et performantes. Le béton a toute sa place dans cette logique, en lien avec les autres matériaux".

 

 

 

Un "mot-valise" sans base technique ni juridique

Si Le Robert (dico en ligne) donne pour définition de bétonnisation ???ou bétonisation ???(nom féminin, péjoratif) "construction massive de bâtiments", avec pour exemple "La bétonnisation du littoral", l'UNICEM considère qu'il s'agit d'un "mot-valise, sans base technique ni juridique", desservant la nécessaire transition écologique en opposant de manière simpliste urbanisation et nature.

Pour rappel, l’UNICEM regroupe les entreprises industrielles qui produisent les matériaux minéraux essentiels aux secteurs de la construction et des travaux publics. Sa mission principale est de représenter, promouvoir et défendre les intérêts collectifs de la filière et de ses entreprises. La fédération s’articule autour de deux syndicats adhérents : 

– L’UNPG (Union Nationale des Producteurs de Granulats) ;

– Le SNBPE (Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi).

 

Elle compte également plusieurs syndicats associés, chacun spécialisé dans un domaine spécifique, représentant au total 900 entreprises adhérentes (TPE, ETI patrimoniales, groupes internationaux), 3 500 sites d’exploitation pour 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires représenté, soit 78 % du chiffre d’affaires du secteur.

Sunset chapel, au Mexique, un ouvrage en béton devenu iconique. © Esteban Suarez

 

 


Un mot pour un autre : artificialisation pour matériau

Employé à tort comme synonyme d’artificialisation des sols, le mot "bétonisation" amalgame un processus d’étalement urbain avec un matériau de construction, occultant en cela la réalité des usages : dans la majorité des cas, le béton est un vecteur de solutions, pas une cause de déséquilibres.

Le béton permet de construire durablement, de façon localisée et avec des formulations de moins en moins carbonées, et ce tout en intégrant les exigences croissantes d’économie circulaire et de gestion raisonnée des ressources.

Roberto Garza Sada Center for Arts, Architecture and Design, Mexique. © Shigeo Ogawa

 

 

 

Le béton, un levier d’adaptation et de résilience

Dans un contexte de dérèglement climatique, le béton apporte des solutions concrètes pour renforcer la résilience des infrastructures :

– Surfaces perméables et gestion intégrée des eaux pluviales ;

Ouvrages durables, conçus pour résister aux aléas climatiques extrêmes (inondations, fortes chaleurs, gel) ;

Performances thermiques, acoustiques et énergétiques optimisées des bâtiments ;

– Incombustibilité, résistance aux hautes températures et protection des structures porteuses en cas d’incendie ;

– Utilisation de matériaux recyclés et valorisation des ressources locales ;

– Conception compacte et efficace, limitant l’étalement urbain.

 

Le béton est également indispensable à la construction de logements accessibles, de réseaux de transport collectif, d’équipements publics et d’infrastructures essentielles à la vie collective.

 

Pierres-Vives, bâtiment public, France. © Choinowski / Wikipédia

 

 

À l’heure où les enjeux d’aménagement durable nécessitent une approche systémique, l’UNICEM et le SNBPE appellent à sortir des postures idéologiques. L’évaluation des projets doit se faire sur des critères objectifs (analyse du cycle de vie, bilan carbone, multifonctionnalité des espaces, durabilité), et non à partir de concepts flous ou anxiogènes.
 

 



Source : batirama.com / Laure Pophillat / © Freepik

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Laure Pophillat est rédactrice web polyvalente depuis plusieurs années. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent ! Pour Bâtirama, elle rédige avec bonheur sur un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière BTP (actualités, conjoncture, réformes, innovations, etc.). Elle apprécie notamment réaliser des portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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