Les 8 et 9 décembre derniers s’est tenue au Hive, le siège de Schneider Electric à Rueil-Malmaison, la 16e édition du séminaire Worktech . C’est un forum d’échange très connu dans le monde anglo-saxon, sur les évolutions des lieux de travail, sur l’influence du numérique dans l’organisation du travail, sur l’infrastructure matérielle qui rend tout cela possible (le réseau IP – Internet Protocol) et sur les services qui transforment un bâtiment connecté en bâtiment intelligent. Bref, Schneider Electric s’y reconnaît bien, tropisme anglo-saxon et tout.
Luc de Crémoux, officiellement Workplace Efficiency Director (Directeur de l’efficacité sur les lieux de travail) chez Schneider Electric, explique que l’atelier Worktech au dernier MIPIM (salon de l’immobilier tertiaire) à Cannes a attiré de nombreux architectes, promoteurs et foncières.
La question de l’organisation physique des espaces de travail tertiaires et des services qui les rendent plus facilement vendables et louables devient une préoccupation des professionnels de l’immobilier de bureaux. Au-dessus de sa GTB, Schneider Electric propose aux gestionnaires de sites, une mesure fine de l’occupation des locaux.
Par exemple, quelle est, jour par jour et heure par heure, l’occupation des salles de réunion ? Sont-elles occupées par des personnes travaillant sur le site ou plutôt par des visiteurs extérieurs ? L’analyse des données oriente les décisions.
Si une salle de réunion d’une capacité de 12 personnes est occupée par des groupes de 6 au maximum, n’est-il pas plus judicieux de la remplacer par des salles de 6 ?
De même, s’il s’agit de visiteurs extérieurs, leurs besoins, notamment en termes de connectivité internet et d’équipement peuvent être différents de ceux des personnes travaillant sur site.
De la même manière, une analyse précise de l’occupation des surfaces louées par une entreprise et de leur aménagement peut la conduire à réduire les surfaces, sans gêner la productivité et donc de réduire ses coûts.
Schneider Electric, avec l’aide d’un partenaire, développe une application sur smartphone et sur PC, spécifique pour chaque immeuble de bureau et chaque entreprise occupante qui utilise ces nouveaux services. Sogeprom, la Société Générale, Accor pour son nouveau siège social d’Issy-les-Moulineaux, notamment, comptent déjà parmi les clients de cette nouvelle offre.
L’offre de base consiste à repérer toutes les salles de réunion sur un plan des locaux accessible sur smartphone et PC, avec indication de leur calendrier d’occupation et un code couleur. Une salle rouge est réservée et occupée. Une salle orange est réservée, mais non-occupée. Une salle verte n’est réservée, ni occupée. Le but étant de réduire les salles orange.
De plus, l’application sur smartphone permet à chaque occupant de gérer son confort : température, éclairage et protections solaires.
Tout cela repose sur le déploiement de capteurs divers – détection de présence, température, hygrométrie, luminosité, qualité de l’air à travers l’analyse de la proportion de CO2 et bientôt de plusieurs COV (Composés Organiques Volatiles) différents -, d’automates, de motorisation des ouvrants et des protections solaires, etc.
Le tout connecté sur un réseau TCP/IP, voire PoE (Power Over Ethernet) avec toutes les passerelles nécessaires vers les divers protocoles reconnus par les différents appareils terminaux : DALI pour l’éclairage, KNX, BACNet ou LonWorks pour le chauffage, la climatisation et la ventilation, etc.
De plus en plus d’entreprises sont confrontées à des revendications de leurs salariés – collaborateurs, car on dit maintenant collaborateurs, c’est plus aimable, plus inclusif – que l’on peut satisfaire grâce à une conciergerie électronique.
Cela revient à ouvrir la supervision vers des activités extérieures au bâtiment - réservations en tous genres, commandes dans les restaurants avoisinants, … - et vers des lieux spécifiques du bâtiment : le gymnase, le parking pour vérifier la disponibilité de places pour les visiteurs et les guider directement vers les places disponibles, etc.
Tout cela, selon Luc de Crémoux devient un facteur différentiant entre les entreprises et leur permet de recruter plus facilement et de conserver leurs … collaborateurs, donc.
Pour offrir tous ces services, Schneider Electric a ajouté une couche au-dessus de la dernière génération de sa supervision. Ce qui lui permet de proposer sa GTB de manière plus pertinente avec l’ajout de services et de leur gestion.
Dans un bâtiment de bureaux, indique Luc de Crémoux, la GTB classique agit presque exclusivement sur la consommation d’énergie. Dans un bâtiment neuf ou profondément rénové, le coût moyen de l’énergie ne dépasse pas 20 €/m².an. Economiser 10% d’énergie, ce qui n’est pas toujours simple, rapporte seulement 2 €/m².an.
A l’inverse, le loyer revient à environ 300 €/m². Si les services d’optimisation de Schneider Electric aboutissent à réduire de 10% la surface louée ou à installer, 10% de personnel en plus dans les mêmes locaux, l’économie sera de 30€/an.m².
Légende photo : Schneider Electric expérimente pour lui-même sa nouvelle offre de service dans son siège – The Hive (la ruche) – à Nanterre.