Légende : Cette année, le parvis du Centre Prouvé devrait accueillir à nouveau un « totem » en bois mis en œuvre par les Compagnons du Devoir. ©JT
Année après année, la petite filière française de la construction bois redouble d’efforts en matière de communication. Le Prix National de la Construction Bois mobilise la filière dans toutes ses ramifications régionales, voire départementales.
Tous les deux ans, une enquête d’une précision inégalée évalue sous tous les angles l’évolution de la filière. Et tous les ans, depuis 2011, ce petit monde se paye le luxe d’un vrai congrès.
Pour l’édition de Nancy et Epinal, du 5 au 7 avril prochain, les organisateurs attendent 1500 participants, proposent une bonne centaine de conférences réparties sur une vingtaine d’ateliers et trois journées.
Les congressistes disposent d’entrée de jeu des textes des conférences, afin de pouvoir choisir celles qui les intéressent le plus, à moins de flâner dans l’espace d’exposition dédié, où se concentrent les moments conviviaux et la restauration.
La maison du vélo à Epinal a fait intervenir, pour le lot bois, deux entreprises moyennes locales : Passiv’home et la menuiserie Houillon.
Quel autre secteur du Bâtiment peut en dire autant ? Tout cela ne serait sans doute pas possible si l’émergence de la construction bois en France ne s’inscrivait pas dans une dynamique européenne, voire globale.
Dérivé du Forum de Garmisch, le Forum Bois Construction exploite pleinement les effets de synergie. Une petite équipe orchestre à Bienne, en Suisse, la logistique européenne d’une formule générée « par la filière au profit de la filière ».
Localement, comme en France, cet appui logistique commun est relayé par une autre petite équipe locale, qui bénéficie par ailleurs de la bonne volonté d’un cercle toujours plus large de co-organisateurs institutionnels français.
Grand défenseur de l’approche artisanale de la construction, Christian Fanguin de Bois PE présentera les résultats de plusieurs années de mesures effectuées sur des maisons instrumentées. ©JT
La part prépondérante des entreprises de moins de 10 salariés dans le Bâtiment est bien connue. Mais qu’en est-il du segment de la construction bois ? Selon l’enquête biennale de la Cellule économique de Bretagne pour le Codifab, ce sont « ce sont les entreprises de 10 salariés et plus qui réalisent la majeure partie du chiffre d’affaires total (84 %) et, parmi elles, les entreprises de 20 salariés et plus qui contribuent à hauteur de 65% ».
Toujours selon l’enquête, en 2014, les entreprises présentes sur le marché de la construction bois, et qui comptent moins de 10 salariés, réalisent un chiffre d’affaire global d’un peu plus de 500 millions d’euros, en comptant à la fois les activités directement liées à la construction bois, et les autres activités de l’entreprise.
En ce qui concerne les résultats de l’enquête relatifs à l’année 2014, comparée à l’année 2012, les grandes entreprises et les industriels « renforcent leur positionnement sur le marché de la construction bois, au détriment des plus petites entreprises qui ont davantage souffert de la mauvaise conjoncture, surtout dans le secteur de la maison individuelle ».
De quoi parle-t-on, au juste ? Pour les enquêteurs, il s’agit d’entreprises qui mettent en œuvre des ouvrages en bois structurels. La cellule en recense moins de 2000 en 2015. S’ajoutent cependant toutes les entreprises qui posent des bardages, des charpentes, qui mettent en œuvre des ouvrages en bois dans la construction, sans réaliser des structures en bois à proprement parler, et encore moins des maisons clef en main.
A la FFB, l’Union des Métiers du Bois annonce invariablement le chiffre rond de 7000 entreprises adhérentes représentant les 2/3 du chiffre d’affaires de la profession. Le dernier tiers étant fourni tant par les constructeurs proprement dit, et par les entreprises non adhérentes, artisanales ou non, adhérentes à la Capeb ou non.
L’hôpital de jour pour enfants autistes (Tekhnê Architectes) fait intervenir l’entreprise locale CEM21. ©Tekhnê
Le bois dans la construction, cela représente un monde diffus qui s’appréhende plutôt par le biais d’un salon comme le Carrefour International du Bois ou Artibat. Mais pour ce qui concerne la construction bois, le curseur se déplace vers une formule plus resserrée et technique.
Ce qui ne doit pas faire oublier la place qu’occupent les petites entreprises sur le terrain, une place que le Forum reflète tout de même dans sa programmation. L’Union des Métiers du Bois est désormais un co-organisateur de l’événement, au même titre que les Compagnons du Devoir de l’ICCB.
Les Compagnons se chargent chaque année de la mise en œuvre du « totem » en bois qui a pour fonction d’attirer l’attention du grand public. Quant aux artisans, on les retrouve notamment au détour de la cinquantaine de chantiers actuels présentés. La fibre artisanale rejaillit particulièrement dans cinq des vingt ateliers parallèles, qui seront présentés plus en détail à la suite de cet article introductif, sous forme de série.
Artisan charpentier à Montreuil, Lionel Vacca opère actuellement comme logisticien pour MSF. © JT
A circuit ultra-court, entreprises locales : la fromagerie de Randol est l’œuvre de l’entreprise Tartière. ©Sylva Conseil