Forum Bois Construction (4) : Quels outils pour restaurer le patrimoine ?

Forum Bois Construction (4) : Quels outils pour restaurer le patrimoine ?

Pour la première fois, le Forum Bois Construction fait une place à ce domaine du patrimoine où les charpentiers français excellent. Mais c’est comme pour mieux rebondir vers le futur.




Photo d'ouverture : Vue de la charpente du Pavillon de l’Horloge, musée du Louvre ©Gaëtan Genès

 

Jusqu’à présent, le congrès de la construction bois ne s’était pas penché sur le thème de l’intervention conservatrice sur l’ancien. Refaire à l’ancienne n’est pas vraiment le sujet du Forum, même si les spécialistes soulignent à quel point certaines entreprises françaises sont expertes dans ce domaine.

 

Il n’y a qu’à se référer à l’histoire de la reconstruction de l’Hermione ou des nombreux chantiers de conservation d’édifices historiques. Pour la construction bois d’aujourd’hui, le sujet qui compte davantage, c’est la façon d’intervenir dans l’ancien en bois dans le cadre d’une opération de construction moderne en bois.

 

Quand on songe aux pans de bois parisiens dont Christophe Gomas est l’un des experts reconnus, on comprend que ces ouvrages sont omniprésents dès lors que l’on intervient sur des bâtiments de plus d’un siècle, qu’ils aient une valeur historique ou non. Souvent, il ne s’agit pas de restaurer tels quels, mais de donner une nouvelle vie au bâtiment.

 

 

Représentation de la charpente de Valencay© Régis Martin

 

Ingénierie moderne pour patrimoine historique

 

Président de séance, Thierry France-Lanord, représente à la fois une célèbre entreprise nancéenne spécialiste de la restauration, et l’association Irabois liée à l’Union des Métiers du Bois (FFB).

 

L’animateur Julien Lecarme dirige chez les Compagnons du Devoir l’Institut de la charpente et de la construction bois (ICCB), et assure avec ses équipes de compagnons, pour la troisième année consécutive, la mission de dresser à l’occasion du Forum un (et cette fois deux) totems en bois.

 

L’un et l’autre sont qualifiés pour animer un débat d’emblée technique. L’ingénieur Gaëtan Genès tissera les liens entre l’ingénierie bois moderne et les interventions sur du patrimoine ancien.

 

Comment utiliser les logiciels de dessin et de calcul, comment évaluer la stabilité des assemblages et des charpentes d’un autre temps ? Avec l’architecte Michel Goutal, la restauration du Pavillon de l’Horloge du Musée du Louvre leur servira de cas d’espèce.

 

Diagnostics et remises à neuf

 

Régis Martin, architecte en chef des monuments historiques, supervise à l’ex hôpital de Valenciennes la restauration d’une toiture historique dans la perspective d’une destination nouvelle d’hôtel de luxe.

 

Les solivages, les lucarnes et les cheminées à ossature bois s’appuient sur des matériaux bois modernes, de même que l’entreprise, Arbonis, exerce une activité centrée sur la construction bois d’aujourd’hui. Au Forum, Régis Martin abordera cependant de préférence la restauration des dômes du château de Valencay, de Mesnière-en-Braye et de la Chapelle dans l’Eure.

 

Marc Laracine de CBS-CBT enchaîne sur la présentation du diagnostic de bâtiments historiques bois par ultrason, ce qui va donner lieu à un tour de la terre. Retour en France et à Paris pour la présentation d’un chantier de surélévation en chêne massif, utilisant la technique des goujons collés propres à l’entreprise Bepox et à l’association RBR.

 

 

Diagnostic par ultrason à l’hôtel des Invalides de Paris ©CBS-CBT

 

Surélévation en feuillus

 

Une société de restaurants de luxe projette une création au centre de Paris, qui associerait une vision panoramique et une ambiance bois naturel. Le projet choisi est une surélévation d’un bâtiment haussmanien, donc dans un environnement dense et fortement occupé.

 

Le projet architectural demande des éléments de bois massif de 300 x 300 mm jusqu’à 9 mètres de long. Le client demande à l’architecte de réaliser le chantier dans un délai très court.

 

Dans les offres rentrant dans l’enveloppe du client, celle de la société Bepox est choisie pour l’adéquation avec les exigences du projet : chêne massif sec, assemblages invisibles,  habitude de coordination entre l’entreprise et un BET capable de réactivité. Le chantier implique aussi une coordination en temps réel avec le concepteur de la verrière qui sera posée sur la structure bois.

 

 

Approvisionnement du chantier de la rue de Châteaudun ©Bepox

 

Broches collées

 

L’approvisionnement du chêne de grande longueur sec, et de qualité est facilité par le stock de la société Bepox, dont c’est le matériau principal. Les assemblages mixtes - acier et broches collées - sont choisis pour leurs qualités adaptées aux exigences du chantier :

 

-ils sont appropriés pour assembler des sections carrées

 

- ils sont invisibles et à l’abri de l’incendie

 

- leur montage et mise en service sont très rapides, sans tassement ultérieurs.

 

La conception et la mise en œuvre des broches collées suivent le Cahier de l’association R.B.R. « Recommandations-Professionnelles ». De sorte que le fruit des interventions sur le patrimoine permet de répondre de façon originale à des exigences urbaines actuelles.

 

 

Christophe Gomas, expert du pan de bois parisien ©JT

 




Source : batirama.com / Jonas Tophoven

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