ExpoBiogaz (2) : L’injection de gaz vert admise dans le réseau gaz naturel

ExpoBiogaz (2) : L’injection de gaz vert admise dans le réseau gaz naturel

Forte de ses premiers succès, la filière biogaz dédiée à l’injection voit se lever les blocages tels que l’injection dans le réseau de transport et le stockage souterrain.




À l’évidence, la filière biogaz concentre tous ses efforts à tenir l’objectif ambitieux de 10 % de gaz renouvelables dans le réseau de gaz naturel en 2030.

 

Déjà, les chiffres de ce début d’année 2017 annoncés par différents orateurs lors des conférences sur le salon bordelais ExpoBiogaz laissent augurer une forte progression de cette industrie.

 

Six nouveaux sites d’injection ont été ouverts par GRDF depuis janvier, et les 32 points aujourd’hui disponibles ont déjà permis d’injecter 120 GWh dans le réseau de gaz naturel ; comparés aux 215 GWh de 2016, les orateurs refusent pourtant de faire la règle trois, tant les aléas peuvent être nombreux.

 

Libre circulation du biométhane

 

Par ailleurs, les réservations de projets laissent aussi espérer une progression future toute aussi nette : elles sont, ce premier trimestre, égalent à celles du premier semestre de l’an passé.

 

Surtout, les industriels et investisseurs vont certainement voir l’avenir de manière très positive après les annonces importantes de cette première journée de débats et d’exposition.

 

Elles portent particulièrement sur l’élargissement des moyens de stockage de biométhane. En premier lieu, à l’image de ce qui existe déjà en Allemagne, le biométhane injecté dans le réseau de distribution de GRDF est admis à remonter dans les grandes artères de GRT Gaz et de TIGF.

 

Deux premières stations de rebours en 2019

 

Lors d’une conférence qui a eu lieu le 31 mai, Mathilde Genet, Chef de produit biométhane chez GRT Gaz a annoncé la mise en place de deux unités de rebours : l’une à Pouzauges, dans le bocage vendéen, l’autre à Pontivy, dans le Morbihan.

 

La première doit résoudre les problèmes d’injection de deux grosses installations locales de méthanisation et fonctionnerait de 50 à 100 % du temps ; en Bretagne, elle répond aux besoins d’une trentaine d’exploitants agricoles et se limiterait à une injection de 30 à 50 % du temps. Ces équipements ont pour but, en cas de forte capacité de production de gaz, de comprimer l’ensemble du volume de méthane en aval pour le renvoyer en amont.

 

Demandé depuis quelques années, cette procédure technique présente avantage d’augmenter considérablement les capacités de stockage. Mais elle est techniquement lourde à mettre en place. Les réseaux de distribution étant soumis à une pression de 8 à 16 bar, et ceux de transport de 20 à 67 bar, elle consiste à les comprimer de manière à remonter cette différence de pression.

 

Trouver un mode de financemenent

 

Si la technologie est « sur l’étagère », les deux équipements qui devraient entrer en service au troisième trimestre 2019 serviront de tests. Intégralement financés par GRT Gaz à hauteur de 3 M€ chacun, ils permettront d’analyser le montage de ce type d’investissement, son exploitation, et, dans la foulée, d’analyser les coûts ainsi que les solutions pour les affecter aux différents bénéficiaires.

 

Producteurs, État, Commission de régulation de l’énergie et transporteurs devraient à terme se retrouver pour trouver un mode de financement. Le but serait de ne pas en laisser la charge uniquement aux usagers du gaz.

 

Les équipes de GRT Gaz présentes à ExpoBiogaz ne cachent pas l’intérêt du rebours pour les années à venir. Dans la foulée de ces exercices de faisabilité, l’innovation devrait être déployée sur quelque trente sites d’ici 2025. Ce qui laisse déjà une très grande marge de manœuvre aux producteurs.

 

Les stockages souterrains accessibles au biométhane

 

L’autre annonce phare lancée au salon ExpoBiogaz est celle de l’acceptabilité du biométhane dans les stockages souterrains, en nappes aquifères ou cavités salines, gérés par Storengy et TIGF. Ces entreprises gèrent seize sites en France et disposent d’un volume « d’entreposage » de plus de 18 milliards de mètres cubes…

 

Ces annonces adressent à cette industrie un signe positif évident pour le développement de l’activité. D’autant qu’elles entraînent les professionnels à voir encore au-delà, les réseaux de gaz étant interconnectés au niveau européen.

 

Des échanges ont déjà lieu entre les transporteurs de gaz européens pour s’entendre sur la qualité des biométhanes injectés. L’EBA, l’association européenne du biogaz se charge actuellement de mettre sur pied un registre communautaire des garanties d’origine.

 




Source : batirama.com / Bernard Reinteau

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