Lors d'une séance de questions au gouvernement, le député Constructif Yannick Favennec Bécot a mis en cause la décision des trois médiateurs de confier au cabinet Carbone 4 une "expertise supplémentaire sur le bilan carbone des deux options possibles, construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou réaménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique".
"Deux dirigeants de cette société sont des personnalités que vous connaissez très bien", a-t-il lancé au ministre dans l'hémicycle, dénonçant "l'appartenance" d'Alain Grandjean et Jean-Marc Jancovici à la Fondation pour la Nature et l'Homme (ex-Fondation Hulot).
Cela "crée la suspicion sur l'indépendance de leurs futures conclusions surtout si on y ajoute que MM. Grandjean et Jancovici ont pris des positions personnelles contre Notre-Dame-des-Landes", a-t-il ajouté, avant de conclure : "Alors monsieur le ministre, Notre-Dame-des-Landes, réelle médiation ou véritable manipulation ?".
M. Hulot a dénoncé un "propos lourd d'insinuation", assurant avoir "découvert" la mission confiée à Carbone 4 via la question du député de Mayenne. "Je vous demanderai de faire la démonstration que j'ai en quoi que ce soit participé de près ou de loin, non seulement à la nomination des experts mais à la demande de ces experts de désigner Carbone 4 pour faire cette évaluation sur les émissions de gaz à effet de serre dans les deux projets", a déclaré le ministre.
"Je me plierai à la décision indépendante du gouvernement" qui sera consécutive au travail de cette médiation "qui a pour vocation d'étudier en toute indépendance" toutes les alternatives, a-t-il ajouté.
Des collectivités finançant le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes avaient annoncé la semaine dernière avoir saisi la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) à propos du choix de Carbone 4, pour s'assurer de l'absence de "conflit d'intérêt".
Le gouvernement a confié en juin à trois médiateurs une mission de six mois au maximum pour débloquer ce dossier controversé, enlisé depuis des années et auquel s'était opposé Nicolas Hulot avant son entrée au gouvernement.
Les partisans du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes avaient déjà dénoncé en juin la nomination parmi les trois médiateurs de Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne proche de M. Hulot.