Le bruit courait ces derniers jours... Dans l’édition de dimanche du JDD, François Fillon lançait un pavé dans la marre. Mardi, les Echos annonçaient sur leur site internet la tenue d’une réunion jeudi à Matignon entre tous les ministres concernés. « Bercy et Matignon ont un objectif commun : faire baisser le cout du soutien à la filière », assure nos confrères. Déjà, le crédit d’impôt accordé sur le prix des installations a été divisé par deux à la fin septembre. Et cette fois, les particuliers, jusqu’alors épargnés par la baisse des tarifs de rachat, ne devraient pas y échapper. Les autres producteurs (agricoles, industriels et tertiaires) ont déjà été frappés, certains par deux fois, la dernière baisse de 12% du tarif de rachat datant du 1er septembre dernier.
Vers un système dégressif ?
Toujours selon les Echos, le Ministère de l’économie et des finances proposerait de moduler, « comme en Allemagne, les tarifs de rachat en fonction du nombre de projets en attente : si les particuliers dépassent leur quota trimestriel (le seuil sera vraisemblablement fixé entre 25 et 37,5 mégawatts), le tarif proposé par EDF serait automatiquement réduit, dans une proportion dépendant de l’ampleur du dépassement. Bercy évoque une baisse de 10 % par rapport au tarif actuel (58 centimes par mégawatt) comme base de négociation. » Les installations agricoles, industrielle et tertiaires seraient soumis au même système.
Quelles conséquences ?
Quoi qu’il en soit ces annonces créent la panique chez les professionnels du secteur. « Tout ceci est complètement incohérent, déplore Mathieu Debonnet, président d’Altus Energy. Le gouvernement s’apprête à prendre des décisions aux conséquences catastrophiques pour la filière. Nos partenaires artisans nous appellent déjà pour dire que leurs carnets de commandes se vident, qu’ils vont devoir licencier les salariés embauchés il y a un ou deux ans pour accompagner le développement de leur entreprise. Le photovoltaïque coute trop cher à l’Etat et EDF ? Mais que met on dans la balance ? Que fait-on des 10 à 15000 emplois créés depuis deux ans par la filière dans les entreprises françaises alors que le secteur du Bâtiment connaissait une des crises les plus importantes de son histoire ? Ces créations ont, à elles seules, amorti environ 80% du montant des crédits d’impôts octroyés sur le prix des installations... »
Autre interrogation, que va faire l’Etat concernant les demandes de raccordement en attente. Selon les Echos, les dossiers déposés devant les autorités compétentes représentaient au 1er octobre 3 550 MW, un volume important face aux objectifs du Grenelle. Sachant que les dossiers bloquent le tarif d’achat en vigueur à la date du dépôt, le gouvernement va également devoir trancher sur ce point.
Source : Echos / Bâtirama / C.J.