"À l'issue du grand débat public organisé en 2016", "Europacity avait annoncé une évolution majeure du projet afin de tenir compte des attentes de la population et des parties prenantes" et a organisé "le plus important concours d'architecture d'initiative privée jamais lancé en France", revendiquent ses promoteurs.
Europacity se présente comme un "projet touristique d'un nouveau genre", "qui associera loisirs, culture, sport, commerce, hôtels, restaurants et agriculture urbaine pour tous les publics franciliens, les touristes nationaux et internationaux".
Un projet à 3,1 milliards d'euros porté par Immochan, la filiale immobilière du groupe de distribution Auchan, et cofinancé par le géant de l'immobilier chinois Wanda, qui envisage de drainer 31 millions de visiteurs annuels (gratuits et payants) sur 80 hectares où la construction de logements est impossible en raison des nuisances causées par les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget.
Mais, pour ses détracteurs, écologistes et agriculteurs, c'est un "mastodonte" qui "engloutira sous le béton 80 hectares de terres agricoles, parmi les plus fertiles d'Europe". Début décembre, 150 personnalités, de la pasionaria de l'anticapitalisme Naomi Klein à la présidente du syndicat agricole FNSEA Christiane Lambert, avaient signé une lettre ouverte "contre la folie Europacity" dans Libération, demandant l'arrêt du projet.
Le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot avait lui aussi tancé la "folie des grandeurs" du projet, et un commissaire-enquêteur a rendu un avis défavorable à la révision du plan local d'urbanisme (PLU) de Gonesse, l'estimant "peu compatible avec la notion de développement durable".
"On ne fera pas Dubaï aux portes de Paris" avait promis en septembre le promoteur d'Europacity, avant de présenter une version retouchée de son projet, entendant se rapprocher d'un "quartier de ville".
Pour produire une "variété architecturale", huit bâtiments "iconiques" (salle de concert, salle de cirque contemporain, centre culturel dédié au cinéma, cinq hôtels) avaient fait l'objet d'un concours.
Huit cabinets d'architectes, proposant des projets ultra-contemporains, ont donc été retenus. Le fond du projet n'a en revanche pas changé: le "parc des neiges" et sa piste de ski, qui avaient cristallisé une partie de l'opposition au projet, sont toujours au menu, sans être mis en avant par Europacity.