Le conseil municipal de Bayonne a voté de justesse l'installation de cette oeuvre dans le vieux Bayonne. Cette sculpture en acier et fer forgé, de 4 mètres sur 8 mètres, de l'artiste basque Koldobika, représente une hache tournée vers le sol à partir de laquelle pousse un arbre. Une allusion au symbole de l'ETA, une hache autour de laquelle s'enroule un serpent.
Cette oeuvre est un don de Bake Bidea, mouvement en faveur des prisonniers basques, financé en partie par des particuliers. Son installation a été votée après un âpre débat, par 23 voix pour. Mais 20 conseillers municipaux n'ont pas souhaité prendre part au vote en signe de protestation, une scission qui n'a pas respecté la ligne des partis.
"Cette statue, je vous demande de considérer qu'elle participe au processus de paix (...) l'Histoire dira si vous avez eu raison ou pas de ne pas voter cette délibération", a lancé aux opposants le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray (centriste), l'une des chevilles ouvrières du désarmement.
Ce monument "nous paraît inapproprié", lui a répondu Henri Etcheto, chef de file de l'opposition "Bayonne ville ouverte" (PS, PC, Europe Écologie et sans étiquette). Il a demandé au maire "moins d'ostentation et plus de pudeur face aux victimes".
Avant même de créer la polémique à Bayonne, la sculpture en projet avait été fustigée par les associations des victimes de l'ETA en Espagne. Les porte-parole du "Collectif des victime du terrorisme" (Covite) et des Victimes des forces de sécurité d'Espagne (ACFSEVT) ont estimé cette semaine dans la presse espagnole, notamment dans le journal Deia, qu'inaugurer cette oeuvre était "une humiliation directe et une insulte gratuite aux victimes du terrorisme".