L'État a fait appel du jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise. Parallèlement, Grand Paris Aménagement a aussi fait appel, selon le directeur général d'Europacity, Benoît Chang, sur Twitter. "Cet aménagement du Triangle de Gonesse est une chance pour ce territoire et c'est le sens de l'appel de l'État et de GPA", déclare-t-il.
Le 6 mars, la justice avait donné raison aux détracteurs de ce projet, un méga-complexe de commerces et de loisirs au nord de Paris, décrié pour son "gigantisme" et "l'artificialisation" de terres agricoles.
Le collectif d'opposants "Europas du tout" a dénoncé "le double jeu de l'Etat", estimant que "la procédure d'appel est en totale contradiction avec sa politique de redynamisation des centres villes".
Immochan, filiale du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda pilotent ce projet de 80 hectares à 3,1 milliards d'euros qui, s'il se concrétisait, serait le plus grand investissement privé en France depuis la construction de Disneyland Paris en 1992.
Dans son jugement, le tribunal avait annulé l'arrêté préfectoral du 21 septembre 2016 créant la zone d'aménagement concerté (ZAC) du triangle de Gonesse, portée par l'établissement public Grand Paris Aménagement. Dans sa décision, il estimait que la population et les autorités auraient dû être mieux informées "eu égard à l'impact potentiel sur l'environnement" de cette ZAC "qui se traduit notamment par la suppression de 280 hectares de terres agricoles".
Les promoteurs avaient déjà intégré depuis fin février qu'Europacity ne pourrait pas ouvrir comme espéré en 2024, quand Paris accueillera les jeux Olympiques. Alors qu'ils ont toujours lié le projet à la présence d'une gare du Grand Paris Express desservant le triangle de Gonesse - gage d'un accès au site respectueux de l'environnement - le gouvernement a décidé d'en reporter la construction de trois ans, à 2027.