Quelles migrations résidentielles à l’horizon 2015-2020 ?

Quelles migrations résidentielles à l’horizon 2015-2020 ?

Quelles seront les migrations résidentielles en 2015 et 2020 en France et quelles seront leurs conséquences sur la localisation des marchés liés aux ménages ? Une étude BIPE fait le point.





Les jeunes actifs (25-39 ans) et les seniors (55-64 ans) sont deux sous-populations importantes pour l’analyse des migrations résidentielles. Leur mobilité résidentielle est forte, et elles sont à l’origine des migrations interdépartementales. Outre l’orientation générale des migrations du Nord-Est vers le Sud-Ouest, l’étude montre la fonction d’accueil des jeunes actifs assurée par le grand bassin parisien, où l’accès au logement est moins difficile qu’à Paris et en première couronne. Elle montre aussi l’attrait des départements ruraux, et pas seulement de la mer et de la montagne, pour les seniors.


Ralentissement des flux migratoires


Dans l’ensemble, après l’accélération observée au cours de la période 1999-2006, les années 2010-2020 vont être marquées par un très léger ralentissement des flux migratoires interdépartementaux (moindre croissance de l’emploi). Mais la volonté de migrer vers le Sud-Ouest et la façade atlantique des nouvelles générations de jeunes actifs et de seniors est plus marquée que celle des générations précédentes.

 

18 départements en décroissance


Le nombre de départements en décroissance entre 2010 et 2020, sera supérieur à celui observé au cours de la dernière période intercensitaire (six départements). Certains d’entre eux connaîtront des baisses peu importantes (Jura, Meuse, Vosges, Orne, Territoire de Belfort), mais sept départements verront leur population décroître de plus de -0,3% chaque année : Cantal, Creuse, Indre, Paris, Allier, Nièvre et surtout Haute-Marne. Concernant les départements en croissance entre 2010 et 2020, la moitié (trente-huit) enregistrera une croissance inférieure à la moyenne nationale. Hormis la petite couronne francilienne et le Bas-Rhin, tous les autres départements sont situés au Sud - Sud-Est du pays ou sur la côte atlantique. Parmi eux, sept départements auront une croissance annuelle moyenne supérieure à 1% : Landes, Ille-et-Vilaine, Ain, Haute-Savoie, Vendée, Tarn-et-Garonne et surtout Haute-Garonne.


Essor des personnes seules


Au niveau national, en raison du vieillissement de la population française notamment, les années 2010-2020 vont voir se poursuivre l’essor des personnes seules, qui représenteront 37% des ménages à la fin de la période contre 34% en 2010. Les couples sans enfant seront la deuxième catégorie la plus importante en 2020 (30% contre 28% en 2010). Ceci aura pour corolaire la baisse de la part des couples avec enfant(s), qui ne représenteront plus que 22% des ménages en 2020 (contre 27% en 2010). Enfin, les parts des familles monoparentales et des autres types de ménages (colocations, familles multigénérationnelles, etc.) demeureront à leur niveau actuel, soit respectivement 8% et 3% du total des ménages.


381 000 demandes de logements neufs par an


Une des conséquences directes de cette augmentation des personnes seules et des couples sans enfant sera la poursuite de la baisse de la taille moyenne des ménages : à l’horizon 2020, selon les projections du BIPE, cette taille moyenne passera sous la barre des 2,2 personnes par ménage (2,12).Vingt départements concentreront 50% de la demande de logements en France métropolitaine d’ici 2020. Les projections de la demande départementale de logements neufs au cours de la période 2010-2020 conduisent au chiffre de 381 000 par an en moyenne, soit 12 000 de plus qu’au cours de la période 2000-2010 (à noter que ce chiffre correspond à une notion de demande solvable et non de besoin).

 

296 000 ménages supplémentaires par an


Outre les résidences principales nécessaires pour loger 296 000 ménages supplémentaires par an et les logements en résidence à créer pour faire face à la poursuite de l’augmentation de la population hors ménage (étudiants, personnes âgées, handicapés, etc.), ces projections prennent en compte les hypothèses suivantes :

 

  • une stabilisation de l’augmentation du parc de résidences secondaires et de logements occasionnels (après l’accélération observée dans les années 2000), en raison de la faible croissance anticipée du revenu des ménages européens sur la période 2010-2020 ;
  • un taux de vacance se stabilisant vers 6% après une longue période de baisse ;
  • une faible accélération des démolitions et des mises hors marché, dans un contexte où la nécessité de réduire la dette de l’Etat limitera la capacité d’action de l’ANRU.


L’augmentation de la demande de logements sera concentrée dans huit régions (Ile-de-France, Grand Sud-Est, Grand Ouest, Alsace), ce qui nécessitera une production suffisante de terrains à bâtir, et le maintien de dispositifs différenciés d’aides publiques au logement.



Source : batirama.com

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