Sur cette résidence hôtelière, l’ensemble de la toiture est en terrasse inaccessible avec étanchéité bitume élastomère. Après la déclaration du sinistre, l’expert fait les constatations suivantes. Il remarque la présence de traces d’infiltrations et d’humidité, en plafond de gaine, sur la cloison et la porte de gaine.
Toutefois, la gaine n’est pas située sous la toiture terrasse mais sous un local technique situé au niveau de la toiture terrasse accessible à l’échelle depuis le palier par une trappe.
Des traces d’infiltrations et d’humidité sont visibles, en plafond de gaine, sur la cloison et la porte de gaine.
Au-dessus de la gaine, dans le local technique se trouve un soffite maçonné fermé non ventilé.
On voit des traces d’humidité au sol.
Faute de sortie de canalisation de ventilation du soffite vers l’extérieur, on en conclut que les ventilations de chute des canalisations d’eaux usées sortent dans le soffite.
Enfin, au-dessus de la gaine et dans le local technique, se trouve un soffite* maçonné fermé non accessible et non ventilé. Des traces d’humidité sont visibles sur sa maçonnerie en particulier au sol. Le soffite est accolé à la façade du local technique. On peut constater qu’il n’existe aucune sortie de canalisation de ventilation de chute du soffite vers l’extérieur sur cette façade. On peut donc en conclure que les ventilations de chute des canalisations d’eaux usées sortent dans le soffite maçonné fermé visible dans le local technique.
L’exploitant de l’hôtel a précisé que les coulures d’eau en gaine apparaissent uniquement en hiver. Cette observation et les constats effectués permettent de conclure que les dommages sont dus à la condensation de l’humidité de l’air situé dans la gaine fermée maçonnée du local technique. Les sorties de ventilation de chute dégagent de l’humidité dans un espace fermé, non chauffé et non ventilé. En hiver, la baisse des températures entraine la condensation de l’humidité contenue dans l’air de la gaine. L’eau de condensation s’accumule sur le plancher et pénètre dans la gaine de palier par son plafond.
Ce désordre relève essentiellement de la responsabilité du plombier qui a réalisé un ouvrage dont la non-conformité aux règles de l’Art est à l’origine du désordre. La responsabilité de l’entreprise de gros œuvre qui n’a prévu aucune réservation permettant la sortie à l’extérieur des ventilations de chute EU peut accessoirement être retenue.
* Dessous d’un ouvrage suspendu
Les textes applicables pour les ouvrages concernés sont les suivants:
Ce type de pathologie est souvent dû à un manque de coordination avec les entreprises d’étanchéité, de couverture ou même de gros œuvre. Les réservations pour les ventilations de chute dans le gros œuvre ou la couverture, étant oubliées ou mal placées, le plombier laisse les sorties de ventilations de chute dans le comble perdu non chauffé, sans plus de précautions. Cela entraîne le rejet d’air humide dans un espace non chauffé et, en conséquence, un risque de condensation dans cet espace sur ses parties les plus froides. Ce risque sera encore plus fort ci cet espace est mal ventilé.
Il existe des solutions qui permettent d’éviter les sorties en toiture à l’extérieur. Elles peuvent être remplacées par des clapets équilibreurs de pression, placés dans le comble sur la canalisation EU.
Ces dispositifs doivent être reconnus aptes à cet emploi par un Avis technique du CSTB. Exemple système Durgo ou Nicoll sous Avis technique du CSTB. Il faudra, bien sûr, vérifier si leur mise en œuvre peut être réalisée en respectant les contraintes de leur Avis technique.
Source : batirama.com/Géraud Appert, Fondation Excellence SMA