"L'Etat a jeté l'éponge et renoncé à relever le défi de la rénovation urbaine", a attaqué d'entrée Pierre Bédier sous le chapiteau en dur du centre des arts scéniques et circassiens de Chanteloup.
"Ce qui est décevant c'est de voir le président de la République et ses collaborateurs renvoyer le problème à la responsabilité individuelle des habitants des quartiers", a-t-il tancé. Le plan de rénovation urbaine déployé par les Yvelines va représenter un investissement de 700 millions d'euros sur 7 ans. Il prévoit d'améliorer les axes de circulation, d'investir dans les collèges et faciliter l'accès aux soins.
Critiquant l'attitude d'Emmanuel Macron vis-à-vis des élus locaux, le président du département Pierre Bédier a fait une allusion au discours du 22 mai du président de la République, qui avait ironisé sur les "deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers", sous-entendu Jean-Louis Borloo et lui-même, s'échangeant un plan sur les banlieues.
"Il y a des femelles blanches et quelques mâles blancs, ou d'une autre couleur, qui connaissent le sujet car ils ont consacré à sa résolution quelques décennies de leur vie", a répliqué Pierre Bédier. De son côté, Jean-Louis Borloo a tenu à adopter une posture d'apaisement, se voulant "optimiste" quant aux prochaines annonces du gouvernement pour les quartiers prioritaires. "Il y a eu une espèce de malentendu, enfin moi je considère que c'est un malentendu", a-t-il voulu désamorcer.
"Le pays est une voiture avec 4 cylindres, qui roule aujourd'hui avec seulement 3 cylindres et ma conviction absolue est que seule l'union nationale peut régler tout ça", a-t-il plaidé."Je suis convaincu que l'Etat va proposer, va reprendre contact avec les collectivités", a ajouté M. Borloo, mais "attention à ce qu'il y ait un peu de cohésion", a-t-il prévenu.
"Je suis là pour dire par exemple, si vous bloquez les APL, il y a des conséquences", a-t-il rappelé, en réponse au gel des aides pour le logement récemment pointé du doigt par la Fondation Abbé-Pierre. Pour Jean-Louis Borloo, "on n'a pas le droit de ne pas faire. "J'en appelle à une nouvelle épopée et cette épopée positive ne peut être lancée que par le président de la République."