"On a un deuxième trimestre extrêmement dynamique qui a été porté par les grandes transactions de plus de 100 millions d'euros: (...) l'appétit est là", a commenté Virginie Houzé, directrice des études au cabinet Jones Lang LaSalle (JLL) au sujet d'une étude trimestrielle à laquelle il est associé.
Sur la première moitié de l'année, les investissements en immobilier d'entreprise ont atteint 9,1 milliards d'euros en Île-de-France - qui concentre très largement les montants investis en France - et progressé de plus de deux tiers par rapport à la même période de 2017, selon cette enquête du groupement d'intérêt économique Immostat.
La surface totale des ventes et locations de bureaux, dites "demande placée", a avancé de 15% à 1,3 million de mètres carrés, précise l'organisation, qui rassemble JLL et d'autres sociétés de conseil en immobilier d'entreprises: BNP Paribas Real Estate, CBRE, Cushman & Wakefield (ex DTZ).
Les évolutions sont encore plus marquées sur le seul second trimestre : les investissements ont plus que doublé. Les ventes et locations de bureaux ont progressé de 28% en matière de surfaces et, sur les seuls achats, le prix moyen a gagné 4% à 6.460 euros le mètre carré.
"Ce qui est intéressant également, c'est qu'on a plus d'opérations : un peu plus que l'an dernier et plus que la moyenne", précise Mme Houzé. L'activité est la plus dynamique dans les grands espaces avec une hausse de presque 30% des surfaces vendues ou louées pour les locaux de plus de 5.000 mètres depuis le début 2018, selon les détails de BNP Paribas.
Néanmoins, la progression est générale, puisque les petites et moyennes surfaces signent une hausse de 7%. Corollaire de cet essor, l'offre de bureaux à louer se réduit fortement dans la région avec un déclin de 12% sur un an, à quelque trois millions de mètres carrés immédiatement disponibles fin juin.
Autre tendance, les investisseurs étrangers gagnent du terrain. Selon les détails donnés par CBRE, ils représentent depuis le début de l'année près de la moitié des transactions en Île-de-France. "Après la crise chacun était rentré chez soi : ils sont revenus, ils sont présents", remarque Mme Houzé. "Après, ils sont confrontés à des investisseurs français très puissants et qui ont envie d'acheter.