"On respectera la décision du tribunal", a déclaré Daniel Rund, délégué syndical central CGT, précisant que les grévistes n'avaient pas encore reçu de visite d'huissier depuis l'ordonnance du tribunal. La grève se poursuivait sur le site lundi après-midi même si les ouvriers ont partiellement débloqué les accès au chantier, a-t-il souligné.
Les salariés du groupe de construction sont en grève depuis le 29 mai, dans le cadre d'un mouvement national lancé par une intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC), particulièrement suivi dans le nord et en région parisienne. Ils réclament 85 euros d'augmentation par mois, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, tandis que la direction propose 1,7% d'augmentation, soit 17 euros pour un salaire de 1.000 euros. Lors de deux audiences distinctes vendredi, 14 salariés d'Eiffage Travaux Publics et 6 d'Eiffage Construction ont été assignés devant le tribunal des référés de Lille par la direction, qui a demandé la levée du blocage.
Les grévistes n'avaient pas eu connaissance des motivations de la décision de justice en début d'après-midi, a indiqué Daniel Rund. Le grand stade de Lille, de 50.283 places, doit être livré en 2012 et est pressenti pour accueillir des rencontres de l'Euro 2016 en France. Il est en construction depuis le début 2010 à Villeneuve d'Ascq en proche banlieue de Lille.
Selon M. Rund, presque tous les chantiers d'Eiffage en grève en région parisienne ont été débloqués lundi par les salariés, et la direction a assigné mardi matin 26 salariés en référé devant le tribunal de grande instance de Paris pour le blocage de deux chantiers, celui du Pont de l'Ourcq et celui de Ladoumègue.
Source : batirama.com / AFP