« Le solaire, c’est zéro énergie primaire, zéro rejet de Co2, zéro déchets radioactifs et zéro redevance ! » C’est non sans une pointe d’ironie que Christian Cardonnel, président de l’association Enerplan a évoqué les perspectives d’évolution des systèmes solaires thermiques et photovoltaïques en France. Une intervention survenue au lendemain du bilan du SER sur les objectifs du Grenelle en matière d’énergies renouvelables (lire ici).
Richard Loyen, délégué général d’Ernerplan a saisi l’occasion de rappeler les hausses des prix du gaz (+21% entre mars 2010 et mars 2011), de l’électricité (+ 10% en 1 an et entre +28 et + 35% annoncé dans les 5 ans à venir), fioul (+28% en 1 an, + 44% en 2 ans). « L’inflation de ces énergies « conventionnelles » semble inéluctable. Et si aujourd’hui, les ménages consacrent en moyenne 5% de leur budget à l’énergie, cette part va aller crescendo », affirme t-il. Un contexte de bon augure pour le développement du solaire en France. Toutefois, thermique et photovoltaïque ne sont pas logés à la même enseigne.
En 10 ans, le solaire thermique est passé d’une niche à une filière structurée, assure Enerplan avançant le nombre de 715 000 logements « solarisés ». « En 2010, plus de 35 000 maison individuelles et l’équivalent de 40 000 logements collectifs ont été équipés avec des générateurs de chaleur solaire ». L’association assure également que la France est devenue exportatrice nette de panneaux solaires thermiques grâce à de nouvelles implantations industrielles.
L’entrée en vigueur de la RT 2012 va également favoriser l’installation de systèmes solaires combinés puisqu’elle impose le recours à une énergie renouvelable, du moins dans l’habitat individuel. « 1 m2 de capteur solaire permet d’assurer le confort de 30 m2 habitables », précise Christian Cardonnel. Enerplan travaille d’ailleurs avec GDF sur un projet de bonification de la prime à la casse des vieilles chaudières pour les particuliers qui équiperaient leur logement de systèmes solaires thermiques.
De son côté, bien que soumis à de multiples aléas, le photovoltaïque devrait lui aussi entrer durablement à terme dans le paysage énergétique français. Certes, la politique de soutien chaotique du gouvernement et les récents quotas imposés jugés trop faibles (5GW par an, là ou d’autres pays européens affichent 50 à 70 GW installés), ne permettent pas un essor réel de la filière française.
Toutefois, la baisse annoncée des prix des installations (de l’ordre de 6 euros du watt installé aujourd’hui en résidentiel en France contre 3,2 à 2,8 euros en Allemagne), l’organisation d’une filière de recyclage des déchets (PV Cycle), la création d’un label pour les systèmes « made in France »… sont autant de signes positifs pour la filière.
Mais de nombreux freins persistent comme la spécificité française de « l’intégration au bâti » pour obtenir les tarifs de rachat les plus intéressants, des procédures administratives encore lourdes, une connexion au réseau toujours compliquée… « C’est le politique qui a la main sur le sujet », assure Enerplan manifestement bien décidé à maintenir la pression sur le gouvernement.
Les journées du solaire qui auront lieu du 9 au 15 mai prochains dans plus de 1000 sites dans toute la France devraient offrir une nouvelle tribune aux partisans de l’énergie solaire.
En savoir plus : www.journees-du-solaire.fr
Source : batirama.com / Céline Jappé