Il existe "plusieurs angles morts dans le financement qui pourraient devenir des impasses", s'inquiète le député Gilles Carrez (LR), auteur du rapport. Il pointe notamment les coûts d'exploitation et d'infrastructures que les gares pourraient faire peser sur le budget de la SGP. Selon le rapport, l'exploitation et la maintenance des gares ainsi que leur "modèle économique" n'ont pas été "précisément anticipés".
Au total, l'élu considère qu'il faut des "recettes supplémentaires estimées entre 200 et 250 millions d'euros par an, dès 2019" pour que le projet soit pérenne, privilégiant un financement régional et non national.
Le rapport préconise ainsi "la mise en place d'un péage urbain, au niveau de l'agglomération parisienne ou sur une base régionale plus large", sans plus de précisions. Pour l'élu, ce péage pourrait voir le jour "à moyen terme, lorsque les lignes du Grand Paris Express seront mises en service (entre 2024 et 2030)".
Côté taxes, Gilles Carrez esquisse l'idée d'un renforcement, d'un élargissement de l'assiette ou d'une hausse de taxes déjà existantes telles que celles sur les "surfaces de bureaux" et "la taxe spéciale d'équipement".
En outre, le député préconise d'"ajouter une part régionale à la taxe de séjour", pour faire contribuer au financement les usagers en transit, qui empruntent le réseau de transports franciliens.
Enfin, le rapporteur appelle à plus de transparence sur l'évolution des coûts et le calendrier. Pour éviter tout dérapage du coût de la dette, la mission propose aussi de "créer dans la loi un plafond d'emprunt de 35 Mds d'euros pour la SGP".
Long de 200 km, le Grand Paris Express comprend quatre lignes nouvelles de métro automatique, numérotées de 15 à 18, ainsi que des prolongements de la ligne 14. Des difficultés techniques et une dérive des coûts, dénoncée dans un récent rapport de la Cour des Comptes, rendent des retards inévitables, mais le gouvernement a différé l'annonce d'un nouveau calendrier devant une fronde des élus locaux et des organisateurs des JO.