"Elisabeth Borne m'a assuré cette semaine que le contournement est de Rouen allait se faire et qu'il serait financé par l'Etat", a déclaré Damien Adam, député LREM de Seine-Maritime. "Il sera inscrit dans le projet de loi de finances pour 2019, pour une mise en service de l'ouvrage entre 2022 et 2024", a-t-il ajouté.
"L'Etat valide et finance le projet sur la partie qui lui revient", a précisé Hervé Morin, président centriste de la région Normandie. Le ministère des Transports n'a pas souhaité faire de commentaires à ce stade.
Il attend que Mme Borne rencontre tous les présidents de région avant d'arrêter la programmation des infrastructures de transports qui sera intégrée à la future Loi d'orientation des mobilités (LOM).
Lancé il y a 40 ans, ce projet de concession autoroutière à péage porte sur un tracé de 41,5 km, pour un coût estimé de 886 millions d'euros. Son financement n'était, jusque-là, pas encore bouclé même si les collectivités locales se sont déjà engagées à hauteur de 245 millions d'euros, tandis que le futur concessionnaire prendra à sa charge 400 millions d'euros.
Deux recours pour annuler la déclaration d'utilité publique de ce projet sont en cours d'instruction par le Conseil d'Etat, l'un pour le collectif "Non à l'A133-A134" et l'autre pour les communes d'Oissel et de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).
"Financer le contournement relève de l'archaïsme politique à l'heure, notamment, de la lutte contre le réchauffement climatique. Les circulations sur ce nouvel axe entraîneront le rejet de 50.000 tonnes de CO2 chaque année", a affirmé Guillaume Grima, membre du collectif "Non à l'A133-A134".
"Nous sommes déçus de cette annonce", qui va entraîner une "importante dégradation de la qualité de l'air pour les habitants de Oissel et de Saint-Etienne-du-Rouvray", a réagi de son côté Stéphane Barré, maire PCF de Oissel.