La métropole de demain doit répondre à deux types d'urgence, climatique et environnementale d'une part, sociale de l'autre, selon l'architecte dont les travaux doivent alimenter la réflexion sur l'évolution de la métropole parisienne.
Il avait été chargé en juin de réfléchir sur le sujet par le chef de l'État, dont les projets attendus sur l'évolution institutionnelle du Grand Paris ont plusieurs fois été repoussés. Emmanuel Macron lui a demandé "de diffuser le plus largement possible" son rapport et de lancer un grand débat avec les élus, les institutions et les citoyens, indique l'entourage de l'architecte.
Parallèlement, il "préparera avec le préfet de la région Ile-de-France une série de projets sur lesquels le président de la République devrait se prononcer dans quelques mois", souligne-t-on.
L'urgence climatique touche les habitants dans leur quotidien. Les disparités sociales, un phénomène de "communautarisation" et les dangers de la radicalisation poussent également à une relance du Grand Paris, note Roland Castro.
L'architecte part d'un constat inquiétant - plus de la moitié de ceux qui vivent dans ce "Paris en grand" rêvent d'en partir - et dresse un bilan de la "catastrophe urbaine" - grands ensembles, vision technocratique... - dans laquelle la région parisienne a été plongée dans les années 1960.
"Nous devons partir d'une vision, en finir avec les grands ensembles, construire un oasis métropolitain et se donner les moyens de déployer Paris en grand au-delà du Paris historique", déclare-t-il. D'autant que des opportunités se présentent, comme les Jeux Olympiques de 2024, la construction du Grand Paris express pour permettre les trajets de banlieue à banlieue, ou encore le Brexit, pour renforcer l'attractivité de la métropole.
Pour y parvenir, il prône "le remodelage" des endroits les plus laids et enclavés du territoire plutôt que la démolition-reconstruction qui coûte plus cher.
L'urbaniste prône également le développement des "mobilités douces", notamment par bateau sur la Seine. "Il faut effacer le périphérique tout en conservant sa capacité de voie rapide", écrit-il.
Il souligne enfin l'exigence d'embellir l'espace urbain : "L'idée circule que le beau coûte cher. C'est faux, d'autant plus que le beau est plus durable", "plus respectable et donc demande moins d'entretien et de maintenance".