"Les juges des référés ont considéré que la suspension de l'arrêté porterait une atteinte d'une particulière gravité à l'intérêt général", a expliqué le tribunal. Les travaux, "déclarés d'utilité publique et urgents", "poursuivent un objectif d'aménagement du territoire" qui tend à "l'amélioration et la sécurité de la circulation" et à "la réduction des impacts de la traversée de l'agglomération strasbourgeoise", ont estimé les juges.
L'avocat d'Alsace Nature, François Zind, a dit "réfléchir à un pourvoi en cassation, car on est face à une décision incompréhensible". Le référé constituait l'un des derniers espoirs pour les opposants au projet, soutenus sur place mardi par l'eurodéputé EELV Yannick Jadot. Ceux-ci souhaitent interrompre la construction du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, dont les travaux préparatoires ont commencé.
"C'est un sentiment profond d'écoeurement pour la mobilisation des habitants qui veulent protéger un patrimoine culturel, environnemental et historique", a expliqué Yannick Jadot, lors d'une manifestation à Strasbourg.
Depuis l'évacuation de quelques dizaines d'opposants d'une Zone à défendre (ZAD) à Kolbsheim (Bas-Rhin) le 10 septembre, des déboisements ont été effectués sur le tracé de la future rocade, générant des tensions entre opposants et forces de l'ordre.
Deux opposants ont été condamnés à 3 et 8 mois de prison avec sursis par le tribunal de grande instance de Strasbourg pour "violences volontaires sans interruption totale de travail" à l'encontre de gendarmes lors de mobilisations.
Selon ses promoteurs, le projet GCO doit délester l'autoroute A35, régulièrement engorgée, en absorbant le trafic du nord au sud de l'Alsace. La mise en service de cette rocade de 24 km, essentiellement payante, est prévue en 2021.Ses opposants estiment qu'elle entraînera un afflux de camions dans la région, une dégradation de la qualité de l'air, la disparition de nombreuses terres agricoles et la mise en danger d'espèces protégées.