Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, s'est prononcé contre la mise en place d'un péage urbain dans l'agglomération."Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Il faut réfléchir à d'autres solutions", a-t-il estimé lors d'une interview à France Bleu Gironde après l'annonce la veille par le ministre de la Transition écologique François de Rugy que la mesure figurait dans l'avant-projet de loi d'orientation des mobilités.
"C'est vrai que nous avons des problèmes de mobilité et de congestion, toutes les villes en ont", a reconnu le président de la métropole de quelque 750.000 habitants, la seule ville de Bordeaux en comptant près de 245.000.
"Je n'ai pas ce projet", a-t-il ajouté, "les Bordelais aujourd'hui sont extrêmement sensibles à toutes les questions de circulation et de stationnement... Si on met cela en place, tous ceux qui sont à l'extérieur de la métropole vont nous dire: la métropole se barricade et on ne peut plus y venir".
"La question pourrait éventuellement se poser pour les poids lourds, mais certainement pas sur les véhicules individuels", a-t-il nuancé. Il a par ailleurs évoqué les "tas de problèmes" liés à "l'explosion des trottinettes électriques" qui envahissent trottoirs et rues bordelaises depuis peu.
A Marseille aussi, la présidente LR de la métropole (1,9 millions d'habitants) et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal s'oppose elle aussi au principe du péage urbain "dans la mesure où il n'y a pas de transports de substitution suffisants pour le moment", a-t-elle déclaré lors de la séance du Conseil de la Métropole.
L'élue, qui remplace depuis un mois Jean-Claude Gaudin à la tête de la métropole, a ajouté : "Nous attendons les mêmes moyens financiers que Paris en matière de mobilité". Dans l'opposition, la sénatrice Samia Ghali a estimé au contraire dans un communiqué que les plus de 860.000 Marseillais, qui "suffoquent du tout voiture", bénéficieraient du péage urbain, "une étape importante dans la transition écologique".
Du côté de Nice, Christian Estrosi a estimé sur Twitter que la solution ne viendrait pas d'un péage à l'entrée de la ville mais plutôt de nouvelles lignes de tramway qui permettront de réduire "de 20% la circulation automobile".