"Je trouve que dans cette période particulière tout le monde doit faire attention de ne pas donner de contre-signal aux Français", a déclaré M. Darmanin sur franceinfo. "Je ne trouve pas cela très raisonnable", a ajouté le ministre en précisant avoir "un point de vue extérieur de citoyen en le disant", les concessions autoroutières étant confiées à des entreprises privées.
Le gouvernement avait critiqué la société Vinci qui avait voulu faire payer les automobilistes passés gratuitement aux péages durant le mouvement des "gilets jaunes", avant de renoncer à ce projet.
En novembre, le gouvernement avait donné son feu vert aux sociétés d'autoroutes pour des augmentations du tarif des péages au 1er février 2019, comprises entre 0,1% et 0,39% hors inflation, afin de financer le programme de 700 millions d'euros de travaux prévus. Compte tenu de l'inflation, la hausse serait de l'ordre de 2%.
"Le gouvernement fait des efforts, parfois même des efforts budgétaires pour ne pas augmenter les tarifs", selon M. Darmanin qui a cité en exemple "les tarifs du gaz (qui) vont baisser". Les tarifs réglementés du gaz vont baisser pour la deuxième fois en janvier, après une première baisse en décembre, en raison d'un recul des prix sur le marché de gros.
"Les tarifs de l'électricité, alors qu'ils devaient augmenter automatiquement, n'augmenteront pas", a encore dit le ministre en soulignant que "l'Etat fait des efforts pour limiter les dépenses contraintes". Mais il a reconnu que le gouvernement n'était pas maître des tarifs des péages autoroutiers.
"On a très peu de moyens" de faire pression, a-t-il concédé, en estimant néanmoins qu'une entreprise "puisse ne pas augmenter ses tarifs" lorsqu'elle "fait des bénéfices importants". Il a par ailleurs critiqué le manque de créations d'emplois par les sociétés autoroutières, et l'automatisation des péages.
"J'ai toujours été choqué en tant qu'automobiliste de voir automatisés désormais un certain nombre de paiements", a dit le ministre en regrettant "qu'on ne puisse pas faire un travail plus important de l'emploi" alors que "souvent les péages d'autoroutes sont dans des zones péri-urbaines, celles-là mêmes qui manifestent".