Selon la plus haute juridiction administrative, l'arrêté préfectoral contesté par trois associations (Sauvons la vallée de la Dordogne, Sepanso Dordogne et La Demeure historique) avait "pour effet d'autoriser des travaux conduisant à la destruction de l'habitat d'espèces protégées et entraînant des conséquences irréversibles pour les individus de ces espèces".
La semaine dernière, le rapporteur public du Conseil d'Etat avait recommandé cette suspension.
Le projet, porté par le président du conseil Départemental de la Dordogne Germinal Peiro (PS), consiste en la construction d'une déviation routière de 3,2 km, de deux ponts et d'un pont-rail pour un coût de plus de 30 millions d'euros. M. Peiro assure que le "contournement de Beynac" est censé résorber les bouchons qui paralysent, pendant la saison estivale, le centre-ville de cette petite commune nichée au coeur d'une des vallées les plus touristiques du Périgord, classée réserve de biosphère par l'Unesco.
Dans son arrêt, le Conseil d'Etat relève que le "bénéfice attendu de cette déviation apparaît limité" eu égard aux travaux d'élargissement des voies déjà réalisés dans la commune et au fait que le trafic estival est essentiellement dû à l'importante fréquentation touristique.
Le projet cristallise depuis des années l'opposition des défenseurs de l'environnement comme ceux du patrimoine et a provoqué la colère de Stéphane Bern, chargé d'une mission sur le patrimoine.
Dans une première réaction, le collectif "Sauvons la vallée de la Dordogne" s'est déclaré "ravi". Cette décision "est une très bonne nouvelle pour la suite", quand le litige devra être tranché au fond par le tribunal administratif. "Cela va être très compliqué de tenir un argumentaire différent du Conseil d'Etat", a indiqué Timothée Gaget, en charge de la communication du collectif.