143 nouvelles tours de plus de 200 m de haut dans le monde en 2018

143 nouvelles tours de plus de 200 m de haut dans le monde en 2018

18 tours de plus de 300 m ont été livrées en 2018 et 61,5% des tours de 200 m ont été construites en Chine. Le monde compte désormais 1478 tours de 200 m et plus...




Voici le traditionnel bilan annuel de la construction de tours dans le monde, établi à l’aide du recensement du CTBUH (Council on Tall Buildings and Urban Habitat ). Il commence par un constat : dans l’univers de la construction des bâtiments de très grande hauteur, il y a la Chine, puis le reste du monde.

 

En 2018, la Chine a construit 88 tours de plus de 200 m - 8 de plus qu’en 2017 - sur un total de 143 livrées dans le monde. Le second marché est celui des Etats-Unis avec 13 tours livrées, suivi par les Emirats Arabes Unis (10), la Malaisie (7), l’Indonésie (5), la Thaïlande (3), la Corée du Sud (2), la Colombie (2), le Koweit (2) et le Canada (2).

 

L’Europe a livré une seule tour de plus 200 m en 2018 – la tour Nurol Life à Istanbul - , contre 4 en 2017, toutes les 4 en Turquie.

 

 

 

La tour China Zun, construite à Pekin, est le plus haut bâtiment livré dans le monde en 2018. Elle atteint 528 m de haut pour 108 étages. Sa base mesure 78 m de largeur, le milieu diminue à 54 m et sa couronne atteint 69 m de large. ©CITIC Heye Investment, par CTBUH

 

528 m de hauteur à Pékin

 

Le plus haut bâtiment livré en 2018 est la tour China Zun à Pékin. Elle atteint 528 m de haut. Ce qui la place au 4e rang en Chine et au 8e rang dans le monde. La Chine a livré le plus haut bâtiment dans le monde pour la quatrième année consécutive.

 

Á elle seule, la ville de Shenzhen a vu la construction de 14 tours ≥ 200 m, soit pratiquement 10% du total mondial. C’est la troisième année consécutive que Shenzhen construit davantage d'édifices de ce type que toute autre ville au monde. La ville de Dubaï est seconde en 2018, avec 10 livraisons de tours ≥ 200 m. Tandis que Pékin (Beijing) est troisième avec 8 livraisons, ex-aequo avec New York.

 

Le Vietnam perce pour la première fois le plafond des 400 m, avec la tour Vincom Landmark 81 de 461 m de haut à Ho Chi Minh City. 109 des 143 tours ≥ 200 m ont été construites en Chine. Autant dire que le reste du monde pèse peu. D’ailleurs, si l’on considère non-plus le flux, mais le stock, le résultat est sensiblement identique : la Chine comptait fin 2018, 689 tours ≥ 200 m, soit 46,6% du total mondial, contre 198 aux Etats-Unis (13,4%), 168 au Proche-Orient (11,3%) et seulement 50 en Europe (3,4%).

 

 

 

La tour China Ressources Headquarters à Shenzhen en Chine atteint 392,5 m de haut. C’est le quatrième plus haut bâtiment livré en 2018. Elle offre 68 étages, plus 5 sous-sols pour une surface totale de 268 713 m². Elle a été conçue par Kohn Pederson Fox Associates, CCDI Group (Shanghaï), Arup et Wsp. ©Tim Griffith, par CTBUH

 

Un marché chinois, mais des concepteurs occidentaux

 

Si le marché des tours est chinois à plus de 50%, les concepteurs de ces très hauts bâtiments sont encore occidentaux en majorité. Si l’on considère les 20 plus hauts bâtiments livrés en 2018, les architectes sont avant tout nord-américains. Le cabinet KPF (Kohn Pedersen Fox Associates ) apparaît 4 fois. KPF a conçu ou participé à la conception de 23 bâtiments supertall (≥ 300 m) dans le monde.

 

Beijing Institute of Architectural Design  apparaît trois fois, ainsi qu’AECOM. TFR Farrels, Foster & Partners, Zhubo Design, Won Tung & Partners participent à la conception d’une tour parmi les 20 plus hautes livrées en 2018. En ce qui concerne les BE, Arup apparaît dans 5 projets différents en CVC, structure ou lutte anti-incendie, tandis que WSP apparaît 4 fois.

 

Arup et Wsp ont tous deux participé à la conception de la China Zun, le plus haut bâtiment de 2018. Les fabricants d’ascenseurs, des systèmes clefs pour ce genre de bâtiments, sont américains (Otis), finlandais (Kone) et japonais (Hitachi, Toshiba). Tous ces bâtiments possèdent chacun au moins 3 « sky lobbies » et plus d’une cinquantaine d’ascenseurs.

 

 

©CTBUH

 

 

Surtout des bureaux avec emploi majoritaire du béton

 

Les tours ≥ 200 m livrées en 2018 contiennent avant tout des bureaux : 60 tours sur 143 n’abritent que des bureaux, soit 42%. 45 tours sont consacrées au logement (31,5%). Tandis que les bâtiments mixtes – bureaux + hôtellerie + logements – représentent 35 bâtiments en 2018, soit 24,5% du total.

 

Trois tours, enfin, abritent exclusivement des hôtels. Les différences régionales sont cependant importantes. En Chine, la moitié des tours livrées en 2018 sont consacrées aux bureaux. Tandis que les dix tours aux Emirats Arabes Unis contiennent des logements.

 

Si l’on considère les matériaux de la structure, le béton exclusivement est utilisé dans la structure de 90 des 143 tours ≥ 200 m livrées en 2018, soit 62,9% du total. Le CTBUH distingue ensuite les tours à structure composite qui mélangent plusieurs matériaux (50, 35%), en général béton + acier, des tours à structure mixte.

 

Difficultés d'approvisionnement en sable dans le monde

 

Dans ces dernières, deux systèmes constructifs différents sont utilisés l’un sur l’autre : béton + bois ou béton + acier, par exemple. L'année 2018 a vu la livraison de seulement 2 tours mixtes, selon la définition du CTBUH. Un seul bâtiment en structure uniquement acier ≥ 200 m – la tour 181 Fremont à San-Francisco, 245 m, bureaux + logements – a été livré en 2018.

 

Le CTBUH note cependant que les difficultés d’approvisionnement en sable à travers le monde risquent de remettre en cause la domination du béton en structure et le modèle classique des tours entièrement vitrées.

 

 

©CTBUH

 

 

©CTBUH

 

247 m de haut en moyenne en 2018

 

La hauteur moyenne des bâtiments ≥ 200 m livrés en 2018 atteint 247, contre 244 m en 2017. La lente progression en hauteur continue. La hauteur moyenne des 20 plus hauts bâtiments livrés en 2018 passe à 353 m, contre 350 m en 2017. Si l’on considère le stock des 100 bâtiments les plus hauts du monde, dont 59 se trouvent en Chine, 23 au Proche Orient, 13 en Amérique du Nord et seulement 3 en Europe, leur hauteur moyenne atteint désormais 381 m.

 

Quelque18 bâtimentsde plus de 300 m, dits « supertall », ont été livrés en 2018, 16 d’entre-eux ont pris place parmi les 100 plus hauts bâtiments du monde, dont la tour China Zun à Beijing qui s’installe au 8e rang. 144 bâtiments dans le monde sont désormais qualifiés de supertall, contre 26 en 2000.

 

La tour Burj Khalifa à Dubaï, avec ses 828 m de hauteur, demeure le plus haut bâtiment au monde. Parmi ces bâtiments supertall, 47 sont entièrement consacrés au logement, 38 sont occupés par des bureaux. Le CTBUH prévoit qu’environ 150 tours ≥ 200 m seront livrées en 2019 à travers le monde. Sept d’entre elles devraient dépasser 400 m de haut, dont 4 en Chine. La plus haute tour livrée en 2019 devrait être le Lakhta Center à Saint-Petersbourg en Russie. Il atteindra 462 m.

 

 

©CTBUH



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
1 Commentaire
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argent
  • par obelix
  • 08/01/2019 22:01:22

Ces tours de très grande hauteur constituent des hérésies d'un point de vue écologique.

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