Le dispositif lancé par Stéphane Bern est "structurant pour l'avenir et doit être reconduit et pérennisé". "Grâce à cette opération, le patrimoine n'est plus l'apanage d'une élite: il revient dès lors à chacun de préserver ce patrimoine bâti", notent les deux députés, Sophie Mette (Modem) et Michel Larive (LFI) dans ce rapport publié à l'issue de leur mission "flash".
Ils relèvent ainsi que le Loto "a fait naître des projets : des propriétaires hésitants, ou qui avaient abandonné leur patrimoine, y ont vu l'occasion de le faire revivre". "Des associations se sont créées pour porter des projets nouveaux".
Si "la priorité doit être donnée au patrimoine en péril", les deux co-auteurs estiment que "d'autres projets méritent d'être financés par ce biais, notamment lorsque leur impact socio-économique est important et qu'ils créent un lien nouveau avec le territoire". Ils proposent d'"ouvrir le Loto du patrimoine au patrimoine mobilier, ce qui permettra aussi d'apporter un peu d'air à une profession - celles des restaurateurs - qui peine aujourd'hui à trouver des débouchés".
Ils énumèrent différentes critiques qui leur ont été communiquées : près de 73 % des projets retenus sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques, et 62 % appartiennent à des propriétaires publics. Les projets emblématiques vont recevoir une large part des sommes récoltées, tandis que les 251 autres projets vont recevoir des sommes faibles, ce qui équivaut à un "saupoudrage".
En outre, "une meilleure communication locale paraît nécessaire, pour mieux impliquer les citoyens. Elle pourrait, par exemple, prendre la forme d'un cartel placé sur le bâtiment sélectionné". "Un autre jeu, soulignent-ils, pourrait être lancé, moins cher pour être accessible au plus grand nombre, mais dont la part des mises allouées au patrimoine serait plus élevée, notamment grâce à un abaissement du taux de retour aux joueurs".
"Au final, nous estimons qu'il faudrait doubler les sommes allouées à la Fondation du patrimoine via ces jeux. Cela permettrait notamment de mieux financer les projets, et donc de réaliser les travaux plus rapidement", estiment les deux députés.
Près de 2.000 projets avaient été signalés, mais 269 ont été retenus comme "prioritaires" pour 2019. Le tirage spécial, en septembre, à l'occasion des Journées du patrimoine, avait généré 14 millions d'euros de mises, et le jeu à gratter à 15 euros avait déjà généré, début janvier, 175 millions d'euros de mises.