Légende : Le président de l’UICB, Christian Louis-Victor, lors des rencontres techniques de la Construction bois.
Programmées à Paris sur toute une journée, les Rencontres Techniques de la Construction Bois ont mobilisé au-delà des espérances de Loïc de Saint Quentin, le délégué général d’Afcobois.
Ces Rencontres étaient assez courantes quand le syndicat de la construction bois était autonome, et se distinguaient par leur grande proximité avec les problèmes techniques concrets des constructeurs.
Depuis l’intégration d’Afcobois au sein de la nouvelle Union des Industriels et Constructeurs Bois), une première Rencontre intéressante avait eu lieu, il y a 18 mois, sur le thème des chiffres de la filière. A présent, Afcobois et l’UICB veulent renouer avec le rythme bimestriel de ces colloques techniques.
Le président de l’UICB, Christian Louis-Victor, voit dans la ruralité de la filière industrielle du bois une réponse à la crise sociale actuelle.©JT
Pour la filière, la toiture-terrasse en bois est un sujet d’actualité à cause de la demande croissante de toitures planes accessibles et végétalisées, qui sont une conséquence directe de l’augmentation du foncier urbain. Toutefois, la matinée s’est concentrée sur une analyse critique de la réglementation existante, notamment en termes de toitures-terrasses dites « froides », ventilées et non accessibles.
C’est que les problèmes se posent déjà à ce niveau-là. Pour disposer d’une solution économique et pérenne, il faudra attendre encore. Par contre, la collaboration récente de Foamglas et de Lignatec (KLH) dans le cadre de la construction d’une école maternelle rue Vincent Auriol à Paris montre la voie avec des associations de planchers plats en CLT sous un lit de verre cellulaire formant la pente prescrite pour les toitures plates qui ne sont pas en béton. Mais c’est cher.
Julien Lamoulie (FCBA), animateur de la table ronde consacrée aux toitures-terrasses mais surtout rapporteur du DTU31.2, incarne une nouvelle génération d’acteurs pro-actifs de la construction bois.
Les façades bois, notamment celles pourvues de bardages en bois, sortent de plusieurs années de vaches maigres. Le bois exposé aux intempéries a été mis sur la sellette dans différentes municipalités dont celle de Lyon.
En matière de résistance au feu, les pouvoirs publics ont demandé que les solutions développées soient validées par des essais au feu en grandeur réelle, coûteux et dont le protocole n’est pas vraiment maîtrisé, notamment en termes de progression de la courbe ISO de l’embrasement.
Quoi qu’il en soit, les résultats se sont avérés décevants, et les recommandations contraignantes qui en ont découlé dissuadent à la fois les constructeurs bois et les architectes. C’est pourquoi la campagne d’essais a été prolongée par une série d’essais complémentaires dont il ressort une option économique baptisée effet Pschitt : le bardage de faible épaisseur ne contribue que faiblement à la masse combustible de la façade. Un écran thermique intérieur se charge du reste.
Les déflecteurs visibles et créant des recoupements entre étages restent de mise mais l’adjonction de substances intumescentes dans la lame d’air ne s’imposerait plus. S’ajoutent les résultats d’un test qui valide des habillages de façades bois en tuiles.
Stéphane Hameury a su replacer les essais LEPIR II dans une perspective constructive et encourageante.
La façade bois est d’autant plus remise sur les rails que la nouvelle version du DTU 31.2 va enfin paraître après huit longues années de révision. Déception quant à l’exclusion de isolants non minéraux du registre des techniques courantes. Mais satisfaction de constater que les règles de l’art en matière de construction à ossature bois sont valables pour des ouvrages montant jusqu’à 28 mètres.
Même s’il n’existe pas de construction à ossature bois de cette hauteur, il est important que les façades des ouvrages en bois ou mixtes, souvent réalisées en ossature bois, puissent être utilisée jusqu’à une hauteur de 28 mètres. En la matière, la grande nouveauté réglementaire concerne l’introduction de deux niveaux de performance à la pluie battante, et un renforcement des exigences relatives aux pare-vapeurs en matière de résistance aux UV.
La façade bois dispose d’une nouvelle chance dans le neuf, sans parler des opportunités que constitue l’approche très en vogue d’Energiesprong visant à atteindre en rénovation un niveau de performance BEPOS par recours notamment à des façades préfabriquées en bois.
Toutefois, l’ingénieur Yves-Marie Ligot a attiré l’attention sur le goulot d’étranglement que représente encore actuellement une offre de revêtements de façade associée qui reste d’autant plus limitée que l’on s’élève. S’ajoute la question tout de même de plus en plus fréquente de la façon de procéder au-delà de 28 m, alors que dans le sillage d’AdivBois, les tours de plus de 30 mètres, en bois ou mixtes, sont appelées à se multiplier.
L’ingénieur bois Yves-Marie Ligot, spécialiste des questions de sécurité incendie, notamment en rapport avec les façades bois, apporte une vision indépendante des laboratoires d’essai et en prise sur le réel.
La bonne fréquentation de ces Rencontres Techniques est un signal encourageant. S’ajoute l’arrivée du très dynamique Frédéric Carteret (AMI Bois), qui relaye Christian Louis-Victor (également président de l’UICB), comme président d’Afcobois.
A noter qu’au sein de l’UICB, le nouveau délégué général Romain Canler affiche sa volonté d’avancer, tandis qu’Afcobois se rapproche en toute logique du Syndicat des constructeurs et fabricants de maisons à ossatures bois (Symob).
Par ailleurs, le Vice-président d’Afcobois, Samuel Gardavaud, a pris la succession de Dominique Sardet comme président du CNDB, dont il affirme avec force vouloir redorer le blason.
Dans quelques semaines, début avril, la 9e édition du Forum Bois Construction, à Epinal et Nancy, propose un programme de conférences et un espace d’exposition qui cadre parfaitement avec la nouvelle montée en puissance de la construction bois en France, portée par l’urgence climatique.
Source : batirama.com/ Jonas Tophoven
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Non, pas de renforcement de l'exigence UV des pare-vapeur dans le nouveau 31.2.., il s'agit de l'exigence UV des pare-pluie pour coller au mieux avec la réalité des phases chantier.