"Les coûts de production de l'électricité en France ont dérivé depuis des années", a affirmé le ministre sur Europe 1, répondant au PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy qui avait critiqué plus tôt sur cette même radio les taxes sur l'électricité.
"On taxe l'énergie beaucoup" et "on taxe moins certaines énergies fossiles", avait déclaré M. Lévy. "Il faudrait peut être réfléchir à moins taxer l'électricité puisqu'elle n'émet pas de dioxyde de carbone", a-t-il ajouté, reconnaissant que la fiscalité restait un "sujet délicat". "Ce n'est pas en rejetant la responsabilité sur les taxes qu'on améliorera la situation d'EDF", a répliqué François de Rugy.
Les tarifs réglementés de l'électricité ont augmenteé de 5,9% au 1er juin. Cette hausse avait été proposée par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) en février, mais le gouvernement avait utilisé le délai légal pour la geler pendant l'hiver, en pleine colère des "gilets jaunes".
"EDF s'endette parce qu'elle n'arrive pas à couvrir ses coûts de production avec ses recettes", a poursuivi M. De Rugy, ciblant les "coûts salariaux" d'EDF et les "dérives sur le parc électro-nucléaire français". "Tous les ans, la Cour des comptes dénonce le fait qu'à EDF, les salariés ne paient que 10% du prix de l'électricité", a relevé le ministre.
Il a aussi pointé les "dérives de coût colossales et de temps", pour l'EPR de Flamanville, regrettant qu'EDF soit "incapable de donner une date de mise en service". Le coût de l'EPR est pour l'heure officiellement de 10,9 milliards d'euros.
Le chantier risque de connaître un retard supplémentaire, les experts de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ayant récemment estimé qu'EDF devait y engager des travaux complexes à la suite de problèmes de soudures.
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De Rugy pointe du doigt les avantages des salariés, mais pas les dividendes versés aux actionnaires... les seconds comme les premiers plombent les comptes d'Edf...